Les Vieux Pistons du Girou,
Dimanche 6 octobre 2019.
A Longages le premier septembre, Fabien avait annoncé, flyers à l'appui, qu'il organisait une fête à Viviers lès Lavaur les 5 et 6 octobre. Alors ce dimanche matin, va pour Viviers lès Lavaur. C'est tout près de Lavaur, ce patelin mais par où passer après un détour par Graulhet pour livrer une étagère? La première personne interrogée déclare, non je ne connais pas. La jolie fleuriste de l'avenue de Toulouse non plus, mais grace à son portable la direction a été vite trouvée; route de Castres et au deuxième rond-point prendre la D 87. Nous y voilà! Après 9km sur une belle route sinueuse, pentue et bordée de platanes, voici enfin un gros tas de bottes de paille recouvert d'une bâche noire qui annonce le rassemblement. Sur la crête du vallon, une grue tient en otage un Cub suspendu au bout de sa flèche déployée. La même chose avait été faite à Longages en 2016 avec un F 137. Plus de doute, c'est bien ici. Ce ne sont que d'immenses champs dans cette région. C'est déjà le Lauraguais.
Le parking est grand. Tous les camions qui ont transporté les engins sont garés. Le site est très bien. C'est un grand vallon. Il faut descendre à pied, passer devant une rangée de tracteurs et remonter sur l'autre crête pour atteindre le PC; buvette, sandwicherie, chapiteau et l'aire des tracteurs. Pour une première qu'organise Fabien, c'est fort sympathique.
Pascal et Norbert, tous deux de Verfeil sont ici. La belle loco Ransomes est en marche.
Norbert comme on peut l'imaginer a amené du MF; le 1200, le super 90 , le 1080 et le Percheron. Tout ce beau matériel est restauré, les peintures neuves brillent comme des astres. Norbert n'est pas avare d'explications sur ses jouets, il en connaît un rayon.
Ceux de Longages sont venus en renfort, matériel à l'appui; Gilles, Gérard, André, Baptiste, Benoît, Benjamin, Guytou, Loulou. Le gros Caterpillar de Denis est dans le parc à côté du D4 qui s'était illustré à Longages en 2015 alors qu'il remorquait vaillamment l'énorme D8. Le D7 est attelé à deux grosses charrues alternatives commandées par vérin. Une vieille sous soleuse traînée et en bon état ne manque pas d'intriguer. Elle a du faire une démonstration au vu de la raie qui serpente dans le champ. Fonctionnera-t-elle dans l'après midi?
Il est temps de se restaurer. Les réservations sous le chapiteau sont closes, alors va pour la sandwicherie. Avec un petit canon, ça ira très bien. Cybèle, bien sur est dans la troupe et a reçu une ovation de ceux de Longages. Durant tout laprès midi, elle ne cessera de s'amuser avec petits et grands. Viviers lès Lavaur sait accueillir.
Un détachement de tracteurs arrive vers les 12h30. Il était parti faire un tour dans la campagne, histoire de reconnaître les lieux et de marquer le coup pour cette belle première représentation des pistons usés du Girou. D'usé ils n'en ont que le nom parceque tous fonctionnent bien. Ceux qui ne sont pas restaurés sont marqués par les stigmates de l'âge mais ont du tempérment dans les entrailles. Pendant que les troupiers cassent la croûte, un valeureux MF 35 passe le cultipacker dans le labour et gravit la dernière pente, au moins dans les 10% , non sans mal. Le moteur ne faiblit point mais les roues motrices patinent. Enfin dans un dernier sursaut, l'ensemble arrive en haut et recommence quelques instants sa ronde. Cinq personnes sont à bord.
L'entracte est un moment délicieux propice aux causeries, de retrouvailles avec les connaissances habituelles et de nouvelles rencontres. N'oublions pas le club Ferguson et son représentant Michel qui tient le stand. C'est un habitué des fêtes du machinisme, un expert en la matière.
Voilà un visiteur vêtu d'un tee shirt aux couleurs de la SAME. C'est l'occasion de lui demander:
dites moi, d'après vous, SAME a-t-il eu un accord avec Oliver puisqu'il y eu des Delphino peints en vert badgés Oliver?
Oui, il y avait eu un partenariat entre les deux marques mais je n'ai aucun document là dessus.
Et les pompes à injection SPICA*, vous connaissez?
Non? Ah ce fut une histoire remarquable des frères Cassani. Tout est raconté dans le très rare livre SAME, 4 roues en action.
Les laboureurs se mettent en piste. Vers le fond un Lanz oeuvre avec sa charrue traînée. La remontée l'éprouve, il fume noir mais gravit la côte avec succès. Le petit tracteur Bernard à chenilles remorque une charrue traînée puis s'arrête au milieu de la raie. Un SOM 511 entre en lice. Le conducteur est un habitué de la manoeuvre. Il laboure très profond. En descendant, tout va bien. Pour remonter c'est un peu plus dur. Le moteur ne peine pas, oh non, les roues un peu plus, si. Dans le dernier raidillon, le tracteur cabre légèrement mais finit sa trajectoire. Le sifflement caractéristique du moteur OM s'entend des lieues à la ronde. Tout à coup, voici une surprise de taille, le D7 de Denis attaque. La profondeur de labour de la monosoc est impressionnante, dans les 50! Le gros moteur de Peoria n'a aucune difficulté. En descente Denis enclanche une vitesse supérieure. Pour remonter ça va un peu moins vite mais même planté à fond les chenilles tirent allègrement le soc. Il faut voir la terre qui se tasse au passage de la chenille côté labour. Ils en seraient heureux Daniel Best et Benjamin Holt à la vue d'un tel spectacle. En bout de raie Denis manoeuvre avec prudence, les spectateurs admiratifs entourent son énorme attelage. Il en profite pour prendre un passager. Au tour suivant, alors qu'il s'apprête à prendre la raie pour monter, coup de théâtre, l'intrépide SOM attaque la même raie depuis le haut. Ah, la profondeur n'est pas la même mais le tracteur penche tout de même énormément. Le CAT, sans doute peu surpris de la soudaine manoeuvre attend sagement. S'il l'avait voulu, il n'en aurait fait qu'une bouchée de la productionn SIMCA! Le public en redemande. La terre est sèche et dure, mais ici pas un caillou à l'horizon.
Ceux de Peyssies n'étonnent pas moins avec leur numéro. Deux Lanz sont en tandem et font quelques passages en remorquant un gros cultivateur. Sur le labour la manoeuvre n'est pas triste. Norbert ,de son oeil de Lynx ne perd rien des allées et venues des engins. Les gros tracteurs tempêtent, hurlent, crachent, se cabrent mais vont de l'avant.
Dis moi, Norbert, lui demande un de ses collègues; lors d'une journée de travail, combien consommait d'huile un gros monocylindre semi Diesel?
Dans les 4l par jour. Les notices à l'époque étaient très explicites ; les moteurs consommaient de l'huile et les chauffeurs devaient faire l'appoint tous les jours.
Et l'homme de Verfeil, spécialiste des concours de labour, multi champion, de dévoiler quelques unes de ses méthodes, voire des secrets, que la nuit lui porte conseil, qu'il faut beaucoup s'entraîner et prendre des notes.
Pascal a remis la loco en marche. Le foyer en dormance depuis ce matin a été réactivé, la pression était retombée à zéro. Surprenante technologie que celle de la vapeur, le silence en plus.
Au stand MF, un petit coup de vent a dispersé les papiers de Michel. Il n'aurait plus manqué que la littérature sainte soit enlevée par Eole. Tout rentre dans l'ordre. Un visiteur, exploitant de culture bio sur 16 ha, propriétaire d'une moissonneuse batteuse IH 8-63, cherche un moteur FD 123. Celui de sa machine a le bloc fendu. A bon entendeur, salut!
Petit à petit, les tracteurs regagnent le parking et commencent à grimper sur les polybennes, plateaux et remorques. Là haut, pendu à la grue, le Cub balance fièrement mais semble dire, je ne suis pas une girouette.
Les Saint-Gironnais prennent la direction de Verfeil, il faut aller rendre visite à JP à Villeneuve les Bouloc, affaires à traiter en cours.
Merci Fabien et ton équipe, une bien belle journée dans un lieu fort hospitalier
*Spica, Société des Pompes à Injection Cassani.
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