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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 20:26

 

 

 De l’origine des noms de marque et des logos.

 

 

Si une grande majorité de noms de marques (tracteurs, voitures, poids lourds) doit son origine au nom du fondateur, pour un certain nombre il en va différemment.

Quelques grands noms propres :

Renault (les trois frères Louis, Marcel, Fernand), André Citroën, Marius Berliet, Herbert Austin, John Deere, William Deering, Cyrrhus Hall Mac-Cormick, John et Horace Dodge, Jerôme Increase Case, Edward Allis et William Chalmers, Daniel Massey et Alenson Harris, Harry Ferguson, David Brown, Henry Ford, Johan Georg Fendt, Serge Labourier, Georges et Lazare Latil, Giovanni Landini, August, Hans, Bernard  et Theo Claas, Ferdinand Porsche, Hans Hurliman, Fendt, Ferrucio Lamborghini, Armand Peugeot, Lucien Babiole, Antonin Schlutter, Joseph Bautz, Ettore Bugatti, Hippolyte Panhard, Heinrich Lanz, Karl Henschel à Kassel, August Bernard (moteurs), Edouard Bernard (les camions), Adam Opel, Friedrich Krupp (camions équipés de moteurs Diesel 2 temps)

 

Des noms de société qui sont dus à un lieu, qui représentent un sigle ou le mélange des deux.

Deutz pour le faubourg de Cologne où se trouvait l’usine de Nicolas Otto.

 M.A.N pour machinensfabrik Augsburg Nurnberg.

 Mercedes “votre grâce”.  Un client de Daimler Benz avait appelé son auto “Mercédès”

SAME : société anonyma de motori endotermico ou société anonyme des moteurs endothermiques, très belle contraction trouvée par le fondateur Francesco Cassani à Treviglio qui avait eu un partenariat avec Piquand en Savoie dans les années 50.

ALFA Romeo : Anonyma Lombardica de fabricca de automobile et Nicolas Romeo,ingénieur.

UNIC pour les vehicules “unique”, maison fondée par Georges Richard. Les usines étaient à Puteaux, Trappes, Bourbon-Lancy.

IVECO : Industrial Vehicule Corporation suite à la fusion des camions UNIC, FIAT, OM et Magirus.

FIAT ou Fabrica Italiana d’Automobili de Torino.

Céres et ses tracteurs Champion en souvenir de Cérès, la déesse de la moisson.

Cletrac pour Cleveland tractor dans l’Ohio.

Zetor, Zet pour la lettre Z en tchèque, or pour le suffixe de tractor. Les tracteurs étaient fabriqués à Brno (Zebrowska Brno= fabrique d’armes de Brno).

Vendeuvre, petit village à côté de Barse sur Aube.

Volvo, en suédois, je roule (firme fondée par Assar Gabrielson et Gustaf Larson qui créent leur première voiture en 1927.

Le Pratique, petits tracteurs fabriqués par les établissements Sabathier à Saint-Rambert D’Albon.

Energic et les établissements Patissier à Villefranche sur Saône.

Kiva. Contraction de qui va bien ; les petites faucheuses à trois roues fabriquées à Lons le Saunier par les Ets Dalloz (moteurs Chaise ou Bernard ou VM).

Hela= Hermann Lanz à Laudendorf.

New Holland, la ville d’Abe Zimmerman en Pennsylvanie.

BOB pour les enjambeurs Emile Bobard  à Beaune.

SAVIEM : société anonyme de véhicules industriels et d’équipements mécaniques, fondée en 1954, issue de la fusion de la division poids lourds de Renault, de SOMUA (Société d'outillage Mécanique et d'Usinage d'Artillerie) et de Latil.

Caterpillar ou chenille en Anglais, dont l’origine est due à Benjamin Holt.

SFMAV société française de machines agricoles de Vierzon.

Hanomag ; Hannovershe Maschinenbau Action Gesellschaft, automobiles, tracteurs, locomotives à vapeur, machines agricoles, camions, engins industriels. Maison fondée en 1871.

SIMCA, fondée par Henri Piggozzi, c’était la société industrielle de mécanique et de carrosserie automobile.

SOMECA (filiale de SIMCA) (société d’outillage mécanique de la Seine) distribué par la SEVITA (société d’exploitation et de vente de véhicules industriels et de tracteurs agricoles).

 

            Quelques sigles, logos ou emblèmes.

L’IH d’ International Harvester n’est autre que le dessin stylisé du Farmall vu de dessus, le point symbolise la tête du conducteur. C’était l’œuvre de Raymond Loevy, célèbre designer.

La roue dentée avec au milieu une main qui offre un épi de maïs sur la calandre des Fordson est très belle.

Le triangle de Massey Ferguson est très célèbre. Les trois petits triangles symbolisent la présence de la marque dans l’agriculture, les travaux publics, la motoculture de plaisance. A noter que le nom de Massey-Ferguson apparaît en 1958 à la fusion des réseaux Massey-Harris et Ferguson. En vendant son affaire Harry Ferguson avait souhaité que son nom reste dans le titre de la société.

Le cerf bondissant de John Deere est très simple : deere en anglais, c’est le cerf.

L’emblème de la cathédrale d’Ulm pour Deutz (Magirus Knolcker Humboldt Deutz)

La locomotive stylisée chez Berliet pour la vente à l’American Motor Company d’une licence de construction d’un modèle de course.

L’étoile à trois branches de Mercédès Benz : suprématie des moteurs sur terre, air (les grands Zeppelin), sur mer.

Le noueur stylisé chez Class.

L’emblème d’Opel est le chas d’une aiguille puisque à ses débuts Adam Opel fabriquait des machines à coudre.

 

 

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 20:04
Jeep,GMC, Dodge et autres jouets de génie.

 

 

 Jeep, Dodge, GMC et autres jouets de génie… 

 

 

 

Août 1972, la moisson à peine finie, la grande Braud 505 tout juste refroidie de son immense labeur, il faut partir suite à l’ordre de mission impérieux du ministère des armées. Après consultation en vain des Maires de Lorp-Sentaraille et de Betchat pour voir s’il n’y avait pas de possibilité de différer ce départ non souhaité.

-Mon pauvre ami s’écrièrent-ils, vous ne pouvez plus reculer, vous n’avez d’autre solution qu’une fois embrigadé de demander une affectation au garage puis que vous êtes branché conduite.

Vous vous rendez compte, il me faut partir chez les Albigeois, moi qui avait tant demandé à m’expatrier dans les lointains territoires d’outre -mer, et en plus c’est un RIMA comme si on pouvait apprendre à marcher sur l’eau dans l’infanterie de marine !

Ainsi ce lundi 4 Août direction la caserne Lapérouse à Albi. L’entrée en matière, comme on peut s’en douter fut épique. Dès le lendemain matin cross, entraînement au parcours du combattant. Puis exercices de tir, pas cadencé, grimpé de corde, toujours et encore cross. Quelle ambiance ! Et quel appétit, heureusement la cuisine était délicieuse. Vers la 3ème semaine du mois, un appel plus retentissant que d’habitude ordonnait à plusieurs soldats de sortir du rang :

-Vous à partir de la semaine prochaine et pour 2 semaines, ferez le stage FRAC : formation rationnelle accélérée de conducteurs. Après quoi vous reprendrez les classes. Ô joie pensèrent les heureux récipiendaires et Marko de se dire : nous allons bien nous entendre avec les moniteurs et tester notre niveau d’expérience : ne pas oublier que nous sommes des Dieselistes chevronnés ! C’étaient déjà des vacances, pendant 14 jours ce fut l’Eldorado : première semaine cours le matin, conduite l’après-midi ; deuxième semaine vice versa. En fin de stage vous passerez le permis voiture et le poids-lourds. Mais le permis voiture, nous l’avons déjà ! Taisez-vous, le permis militaire est supérieur. A la fin de votre service vous pouvez faire convertir le poids lourds militaire en civil et le transport en commun si vous avez l’occasion de le passer.

Bientôt Jeep et U55 Citroën n’avaient plus de secrets. Que les petits chemins autour du Séquestre étaient agréables et le petit casse- croûte délicieux après avoir fait les emplettes à la petite épicerie derrière la caserne ! Par sécurité une estafette faisait toujours le « chouf » pendant la pause au cas où un officier dans l’ennui serait venu faire une petite inspection. L’épreuve du permis, presque une formalité, aucun recalé, théorie et conduite sans fautes. Le principe de la douceur sur l’embrayage avait porté ses fruits, de même que la position des mains sur le volant, le double pédalage et le double débrayage.

Fin septembre nouvelle annonce surprise : les classes finies les compagnies sont réparties dans les centres mobilisateurs régionaux ou CM : Marko se trouve muté à Foix. Bon sang de bonsoir se dit-il me voilà cloué au sol. Au moins là-bas je serai employé au garage. Foix et le Camp Clauzel, 10 mois de colonie de vacances, les dernières. Accueil chaleureux, camaraderie bon enfant, un parc de véhicules magistral. Responsable l’adjudant- chef Ferrafiat, véritable père de famille, mécanicien chef Claude de La Bastide de Sérou. Les nouvelles recrues n’en croyaient pas leurs yeux : U55, Tube neuf (622 2258), 204, GMC de dépannage, Renault camionnette bâchée 402, le petit car Renault, l’incontournable 2CV fourgonnette et incroyable surprise un magnifique Renault E30 (couleur orange agricole s’il vous plaît), qui avait la fonction de bouteur. Devant sa calandre avait été fixée une grosse plaque d’acier qui supportait un gros pneu de camion. Rien de plus simple pour pousser et démarrer les véhicules qui étaient sortis de leur hangar de stockage après avoir été engorgés d’huile par le filtre à air, moteur allumé jusqu’à étouffement dans un beau nuage de fumée. C’était un montage simple et efficace. Rien ne s’abîmait et les apprentis s’amusaient comme des fous avec cet adorable tracteur, le dernier modèle à essence de la Régie équipé du très bon moteur frégate culbuté qui avait aussi équipé le R 3046 (alors que les 3040, 3041, 3042 avaient eu le 85 latéral).

Les trois autres hangars, après celui du garage, étaient bourrés de Dodge 6x6 saharien, de GMC, de SIMCA V8, de Jeep, de Renault 4x4 R2087 et d’un Wrecker doté d’un énorme 6 cylindres de l’Armée US, le seul qui n’ait pas été allumé durant cette période.

Transports de poteaux PTT de Lavelanet pour la construction du parcours du Combattant.

      Pour un comble, c’en était un ! Le Capitaine du Camp avait négocié le don gratuit de poteaux de téléphone en bordure de la route de Lavelanet à Mirepoix à condition de les arracher et de les transporter. L’administration postale avait même prêté le cric mécanique pour la besogne. Ces rondins avaient servi à monter les obstacles du parcours du combattant qui n’a jamais fait l’objet d’une utilisation intensive. L’adjudant Mahdi était chargé de la coordination de la petite équipe qui partait dès les couleurs envoyées et rentrait enfin d’après midi avec le U55 et le 4x2. Bien sympathiques ces outils : le gros U55 et ses petits rétroviseurs, son beau 6 cylindres essence, sa boîte 4 vitesses un peu courte, sa direction bien démultipliée, ses freins corrects et surtout son appétit d’ogre. Le petit Renault était l’estafette à tout faire, la tenue de route n’était pas son fort mais il était très pratique et fiable. La discipline militaire était bien estompée et ces deux semaines de débardage sous un beau soleil étaient des plus agréables.

      Le tonitruant GMC

Qu’ils étaient amusants à déstocker de leur immense garage. L’E30 s’amusait comme un fou. Une fois les chandelles enlevées, puisque ces chouchous étaient stockés sur cale, la batterie montée, un peu d’essence dans le réservoir, les papiers gras waterproof enlevés du filtre à air, contact et le Renault poussait. L’inertie des trois essieux nécessitait toute la puissance du vaillant tracteur agricole. Au bout de quelques dizaines de mètres le splendide 6 cylindres toussait dans un épais de nuage de fumée bleutée puis démarrait. Son sifflement caractéristique à l’accélération faisait bien voir que tout était en ordre. Ce jeudi  avril le départ était prévu pour l’ERM de Muret. Manque de chance, à la mise en route le maître cylindre lâche ! Claude le mécanicien dit que c’est râpé pour aujourd’hui. Marko est très déçu. Partir en GMC, seul maître à bord, ce n’est pas rien. Ce ne sera que partie remise. Très vite il fallut transporter un détachement au camp de tir de Saint-Felix de Rieutord pour des exercices. Quelle tenue de route ! Pas de risque d’excès de vitesse, même si le compteur indiquait des miles le maxi ne dépassait pas 75 km heure. Le rayon de braquage était faible mais la direction était très bien démultipliée, les vitesses n’étaient pas dure à passer, même sans débrayer et en douceur ! Combien de fois ne l’avait-il pas fait le  jeune 1ère classe. Un dimanche après-midi après le tir, ne lui vient-il pas l’audace de faire un tour dans le pré à côté du camp. Le spectacle dura un petit moment puis le klaxon soudainement s’est coincé… Par miracle l’officier de permanence ne s’aperçut de rien sinon il y aurait eu du violon dans l’air.

Ce remarquable camion plus adéquat en traction ou au treuil qu’en transport de charge a fait le bonheur de milliers de garagistes, de dépanneurs, de forestiers, d’agriculteurs lorsque après la guerre les surplus américains en regorgeaient. Plus de  800000 (dont 100000 pour la Russie !!!) avaient débarqué en Europe à partir de 1944. Beaucoup par la suite ont été équipés en Diesel, Ford ou Perkins. A Peillou lors d’un treuillage d’une énorme bille de chêne récalcitrante le pare choc du camion appuyé sur un arbre se tordait. C’est dire la puissance du treuil. Le forestier Loulou, en sortant du bois de l’île à l’usine s’était trouvé en fâcheuse posture. La passerelle sur le canal avait craqué et d’un peu le lourd convoi faillit culbuter à l’eau. Le puissant AEC des transports Meric vint le tirer de là. Quel spectacle !

      La jeep, rêve, réalité, jouet.

Contraction de General Purpose (usage général) la jeep Willys était remarquable à bien des égards. Dotée de son moteur latéral, comme les Dodge, de ses quatre roues motrices avec boîte de transfert,elle était amusante à conduire, plus en tout terrain que sur route.

Là aussi c’était un jeu d’enfant de passer les vitesses sans débrayer et bien sur sans les faire craquer. Celle du camp Clauzel servait à faire des courses à Foix ou dans les environs. Tous les mois au même titre que les Dodge, GMC, Simca et Renault une dizaine de véhicules étaient déstockés puis partaient en convoi dans les environs pour une petite mise en forme. Lorsqu’il y avait du retard dans le programme, les véhicules tournaient sur place sur chandelle, une vitesse enclenchée.

Ce que n’aimait pas la jeep, c’étaient les démarrages brutaux sur route goudronnée car les demi-arbres de roues n’y résistaient pas. Le jour où c’est arrivé, une seule fois, l’incident fit du foin. Plus grave encore il est arrivé qu’une bielle soit coulée ! Les gradés ont failli s’étouffer puis avec patience le calme est venu. Il avait fallu par un bel après-midi que le bouillant Marko se distingue encore. Il s’amusait à traverser les grands fossés qui bordaient le camp, s’était arrêté pour contempler son engin en position acrobatique au moment où la 204 du capitaine et du commandant passe en inspection. Me voilà refait, se dit-il ! Hé bien non, pas du tout agressifs, les gradés demandent : Tout va bien ? Oui, oui j’inspecte le dessous…

Plus de  635000 de cet extraordinaire véhicule auront foulé le sol européen et auront connu bien des applications autres que militaires.

   Les Dodge des frères John et Horace

Ce tout terrain pouvait être en 4x4 ou en 6x6. En 6x6 c’était le Saharien et il fallait accéder au poste de conduite par le côté droit car la grosse roue de secours se trouvait à gauche. Plus lourdaud que le GMC il grimpait néanmoins partout. Le démarrage se faisait au pied comme sur la Juva quatre.

Il avait aussi un appétit vorace, mais à l’époque le prix de l’essence était une notion très lointaine.

Beaucoup ont été également transformés en engins de dépannage et équipés au gaz ou de Diesel Perkins.

 La motopompe Guinard et les piranhas apprivoisés.

Trop tentante était-elle cette belle machine équipée de son moteur Renault Frégate et d’un grand couvercle ovoïde. Située près du bassin qui était une réserve d’eau en cas d’incendie, elle avait  très vite titillée l’imagination des biffins espiègles, qui n’eurent d’autre géniale invention que de servir du fameux couvercle comme pirogue ! Tout marchait à merveille. Quelles baignades dans cette piscine improvisée qui semblait retrouver une cure de jouvence. Par miracle aucun officier ne s’aperçut de la forfaiture, ce n’était pourtant pas faute de joyeux cris !

Pour les petits poissons rouges, il n’en fut pas de même. Dans ce tumulte extravagant quelques- uns périrent de cette forte houle et de quelques petits bombardements subreptices. Le lendemain, hélas, certains flottaient mais sans vie, le ventre en l’air.

C’était l’incident diplomatique. Le commandait étouffait… Le choc fut rude. Au rapport du matin l’admonestation fut des plus sévères. Les petits choux-choux avaient fait les frais des jeux aquatiques mais cela il ne le savait pas. Motus et bouche cousue. Tout ayant été bien rangé il supposait simplement que…Du coup la motopompe reprit sa place dans l’angle habituel. Après tout ce n’était qu’un petit arrosage, pardon petits carassins dorés.

Le permis à points.

Non, il n’était pas encore à points, il tombait cependant à point et il était vraiment au point.

Traditionnellement l’armée recrutait dans le civil et de ce fait avait des prérogatives, notamment pour la conduite des véhicules, qui lui conférait une certaine supériorité. Ainsi les éléments qui étaient sélectionnés pour devenir chauffeurs devaient repasser le permis version militaire, le civil étant tenu pour nul et non avenu. Le stage FRAC ayant été couronné de succès, la bonne nouvelle tombe en novembre : Marko et Dupin, direction Toulouse pour le transport en commun. Quelle bonne affaire ! Départ pour la caserne Cafarelli par le train et tout d’un coup ce fut une atmosphère on ne peut plus studieuse dans une grande salle austère de ce vieil établissement  où planchaient les candidats. Il y avait beaucoup de bérets rouges, les fameux paras dont on les disait volontiers bagarreurs. C’était surement exagéré. Là, c’est vraiment sérieux, épreuve écrite du plus grand style. L’atmosphère est tellement tendue que l’on entend tout juste le bruissement du papier.

Dans la deuxième partie de la matinée, c’est la conduite en ville. D’aucun espéraient piloter le S45 SAVIEM. Pensez donc ! Encore le petit Renault à essence avec comme examinateur un officier para. Pour comble il y avait dans le bus d’autres passagers candidats et des démarrages en côte au feu rouge au bord du canal. Le calice jusqu’à la lie. A la fin comme tout s’était bien passé, le capitaine demanda : mais comment avez-vous fait, vous lui avez inculqué de la magie à cet autobus pour embrayer en douceur comme si c’était un embrayage hydraulique ?

-oh mon capitaine, dans les campagnes nous n’avons pas le pied si lourd qu’on veut bien le dire.

Dupin, lui, ne passait que le permis voiture. Trop heureux de son nouveau titre il fit de fréquentes haltes dans de nombreuses stations -services et à la gare trop tard, le dernier train pour Foix n’avait pas attendu. Quel calvaire ! Il fallut se résigner à partir en stop. Enfin le camp Clauzel recueillit les deux héros à une heure avancée. A nous les autocars !

Les V8 de la maison Piggozzi.

Si SIMCA avait été très présent dans le mode agricole par le biais de ses moteurs  de la 8 montés sur les Pony et par la construction des tracteurs SOMECA distribués par la SEVITA, elle l’était également dans l’armée. Les camions Marmont étaient équipés des moteurs à essence V8 montés à l’origine sur les splendides berlines Beaulieu, Chambord, Marly, Trianon. Le bruit de ces gros cubes était très agréable, les voitures belles et les camions agréables à conduire. Ils avaient d’excellents freins et leur consommation de carburant n’était pas parcimonieuse. C’étaient des engins de transport de troupe, plateaux bâchés, dotés de banquettes rustiques.

Le car du petit baigneur.

Il y en avait des joujoux dans ce camp, notamment le car Renault 23 places motorisé avec le moteur de la Frégate. De Frégate il n’en avait que le nom, la puissance était faible, le freinage médiocre et la tenue de route flottante. Il fallait être très prudent en convoyant les officiers de Pamiers, St-Jean du Falga, la Tour du Crieu, Varilhes jusqu’au camp et vice-versa. La tentation était trop belle en cette fin d’après- midi de juillet de ne pas faire un petit plongeon à la piscine de Varilhes. Le véhicule militaire, sagement garé, pouvait bien attendre quelques minutes, non ? Ce ne fut pas du goût du commandant qui de passage avec sa voiture, intrigué de voir ce matériel d’état garé à une heure et un lieu indus, n’eut d’autre idée que de s’arrêter et de chiper le carnet de bord, incognito.

Lorsque le petit baigneur rejoignit le camp, frais et jovial, quelle ne fut pas sa surprise d’être vertement apostrophé par le sergent- chef de permanence qui lui demanda :

- peux-tu me montrer le carnet de bord ?

-L’autre stupéfait de ne pas le trouver dans la boîte à gants de s’écrier ; il n ‘y est pas !

- tiens le voilà de la part du commandant, convocation demain matin à 8h 30 !

Aïe pour mes galons, se dit l’impétrant, heureusement que je n’en ai pas beaucoup…

Le lendemain matin.

-Alors comme ça on dérobe du matériel national !! Tu te rends compte si ce car avait été emprunté où l’aurait-on retrouvé, peut-être à Strasbourg ?



-Oh, mon commandant, pas cette trapanelle, personne n’en voudrait pour faire un si long trajet !

-Hé bien pour te punir de ton inconduite tu feras quatre jours de « rab ». Tu ne seras libéré  que le 4 août.

Ouf, l’algarade avait été tempérée, le permis était intact.

Toujours de la motorisation Renault.

Les gros chariots élévateurs Armax étaient équipés eux aussi du moteur culbuté (rien d’une culbute !!) Renault “Frégate”. Lourd, équipé de roues jumelées à l’avant il était plutôt sous motorisé mais rendait de menus services pour déplacer quelques caisses de ci de là.

Le 4x4 Renault était autrement plus amusant surtout en tout terrain. Un hangar en regorgeait et c’était souvent que les opérations de ravitaillement à Toulouse se faisaient avec l’un d’entre eux. Lent, certes, mais beaucoup plus stable que la camionnette classique, avec ses gros pneus. Au retour, Marko et son coéquipier se garaient souvent au relais des Baccarets et partageaient un moment de convivialité avec le monde du transport civil.

Même en hiver, il faisait bon dans la petite cabine sans vitre latérales et simplement bâchée sur le toit. Le vaillant moteur de la Régie (la RNUR) transmettait bien sa chaleur dans l’habitacle pour la plus grande joie des petits routiers militaires.

Incident de tir.

Ils l’avaient pourtant souvent répété les gradés : si vous avez un pépin, quel qu’il soit pendant le tir, ne vous retournez surtout pas, restez face au stand et dites ; incident de tir. Peine perdue, ce brave Carrucci pour on ne sait quelle raison avait mal positionnée sa main sur le PM et se prit une douille dans la gras du pouce. Une babiole, quoi ! Mais quelle trouille pour la section car il se retourna  et s’écria, je me suis fait mal ! Tout le monde à terre, grands cris du chef puis demande d’un volontaire pour transporter l’éclopé à l’hôpital Larrey à Toulouse. Rien que ça ! Marko volontaire et direction la métropole avec la 2CV Citron. Ce ne fut pas triste, ce pauvre égratigné qui n’arrêtait pas de se plaindre et la Citron qui ne dépassait guère le 75.

-Arrête toi à l’hôpital de Muret gémissait le balafré, je n’en peux plus.

-Tu n’y pense pas, rétorquait le chauffeur, pas chez les civils, pour sûr nous irions en cellule. -Ce n’est pas si terrible ton truc, ça na saigne même pas.

Plus d’une heure il croupit dans la salle d’attente le jeune blessé. Marko congédié par les instances était reparti depuis un bon moment. Le deuxième classe Carrucci revint le surlendemain avec une main comme neuve.

Ambulance improvisée.

Ce tube HY Citroën, quelle merveille ! Livré tout neuf au centre il était astiqué comme un astre par les petits génies du Génie. Quelle stupide idée avait eu le soldat Carvaillac d’emprunter une R4 un soir de permission pour rallier le camp après une nocturne houleuse à Pamiers. Mais voilà, l’esprit était en peu brumeux et la pauvre fourgonnette désorientée heurta violemment un pylône. Les boulons du plombier propriétaire de l’auto gisaient épars dans l’habitacle, la voiture et le conducteur avaient beaucoup souffert. Ramassé par une patrouille de la maréchaussée ce dernier fut conduit à l’hôpital puis transféré à Larrey.

 

Même évadés l’armée soigne ses ouailles dans ses établissements privés. Résultat, multiples fractures à la jambe droite. Quel foin dans les coursives !!!

Et Marko ? Encore de corvée avec le fourgon HY pour aller chercher l’impétrant à Toulouse et le ramener après interrogatoire. Le garçon, assis sur un fauteuil, la jambe calée tant bien que mal, empêtré dans cette situation sordide n’en menait pas large. Plus que jamais ce jour-là, embrayage et boîte de vitesse étaient mené avec une douceur inégalable.

Probablement congédié avant terme, plus personne ne s’occupa de son sort.

L’ambulance de fortune se rappellerait longtemps sans doute ce transport exceptionnel.

Challenge inter armées : Peugeot ou Jeep ?

Pour la grande fierté des supérieurs du camp et le bonheur des récipiendaires, la demi-finale régionale du challenge de la prévention routière  avait consacré l’équipe de Foix pour la finale à Toulon. Pour l’entraînement, le commandant avait dit à Marko : feu vert, conduite à volonté, quel véhicule choisis tu ? La Jeep, bien sûr !! Derrière les hangars, les gymkhanas allaient bon train. A Toulouse, ô stupeur, le Général arrivé en retard fait demander à Marko de refaire l’épreuve devant toute la caserne.

 -au moment des félicitations, le haut gradé de s’écrier : ma parole, on dirait que vous avez participé à l’épopée de débarquement.

-Oh, mon général, la valeur n’attend point le nombre des années…

En avril direction Saint-Mandrier sur Mer où les 83 finalistes furent accueillis par les “mat’ d’af” avec force égards. Si les tests du code de la route se passèrent bien, le trajet truffé de pièges fit perdre beaucoup de points. Quelques encablures après la caserne, l’équipage s’aperçût que quelque chose clochait.

-André nous avons dû nous tromper, regarde nous croisons plein de concurrents alors que d’après le plan nous circulons tous dans le même sens ! (Dupont et Dupond dans le désert en somme). Aussi avec cette grosse erreur, plus de chance de participer à la grande épreuve de Dimanche. Seuls les dix premiers du rallye ont concouru devant toute la caserne et les deux premiers sont repartis avec une voiture neuve, livrées sur la plage par péniche de débarquement ; une R4 et une Simca 1100. Quel festival ! Lot de consolation pour les autres équipes, une montre et quatre jours de permission. 

L’accueil du retour s’il ne fut pas triomphal, fut néanmoins joyeux.

Messidor, temps des moissons.

Un jour de permission, Marko avait rencontré Gérard des Baudis qui lui avait dit :

-Tu as vu dans le 09, il y a une annonce d’une entreprise de battage à Rieucros qui cherche des chauffeurs.

-Ah merci du renseignement, pensez bien que je vais y faire un saut à la fin d’une journée. Aussi en soirée avec la petite mobylette Peugeot 102 le trajet ne fut pas bien long pour arriver à Rieucros et même un peu après Besset à cette ferme où il y a un Vierzon sous le hangar. Non, Il fallait aller juste à Rieucros chez Serge. Trop tard lui répondit le chef d’entreprise, j’ai l’équipe au complet mais au cas où, si tu es libre début Août je saurai où te trouver.

Vers la fin Juillet, quelle surprise, Marko est appelé à l’entrée du camp. Serge est là.

-Bonjour mon gars, j’ai une place libre, je t’attends dès que tu es libéré.

-C’est d’accord au 4 dans la matinée, je suis chez vous et je vous remercie.

C’était inouï, les vacances aux frais de l’Etat tiraient à leur fin, les émissaires de Cérès se mettaient à débaucher dans les rangs de l’armée et des marques prestigieuses comme Claas attendaient impatiemment leurs chevaliers. Adieu Mars, à nous les grains nourriciers d’épeautre, de méteil, de seigle, de blé….

 

 

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 23:34

 

 

Panama, l’écluse infernale…..

  

 

Belle écluse que celle de Panama où les passeurs doivent convoyer à travers un chenal étroit les cargos qui passent d’un continent à l’autre.

 

Fichier:Panama Canal Gatun Locks.jpg

 

A Lorp, il en allait tout autrement. Avant la construction du quai de chargement, seuls les camions remorques pénétraient dans la noble entreprise des papiers fins et soyeux  et passaient sous le hangar.

  Pourlande--prise-des-consignes.jpg

  L'arrivée à Pourlande, la difficulté est cachée ....

Quand la machine à été modifiée et que la production augmentait c’était au tour des semi remorques, familiers désormais dans le paysage routier, de venir engloutir leurs gros chargements de papier support carbone vendu aux quatre coins de l’hexagone ; Bagnolet, Apprieu, Malesherbes, Sorel-Moussel, Gundershoffen, Blois, Saint-Malo, Louviers et aussi Milan, Rome, Athènes, Barcelone, Barmstedt, Wulfrath, Worms. Il fallait également ramener pâte à papier, vieux papiers, adjuvants pour la fabrication. La modification du hangar s’imposait car les gros maxi codes de l’époque pour une longueur hors tout de 13.50m , ne pouvaient passer. L’équipe hors pair de René s’était employée à démolir le 4 ème poteau et à placer une grosse poutre en treillis métallique, ce qui agrandissait considérablement le virage. Les premières semi passaient à l’aise, qu’elles soient à angle arrondi ou carré. Les trois essieux dits tridem ne posaient pas de gros problèmes. Le passage dans le “porche fatidique ”devait s’effectuer à très petite vitesse exactement comme la péniche dans l’écluse.

Avec l’arrivée, en 1990, des fameuses Taut liner de 13.60m de longueur la donne changeait complètement. C’était l’effroi général. A l’approche du tunnel l’énorme convoi, plus haut (4.10m), beaucoup plus long que les anciens modèles bouchait complètement l’horizon et presque tous disaient, c’est impossible, ca ne peut pas passer. Pourtant vint quelqu’un qui ne le savait pas et il le fit.

 

L-entee-du-labyrinthe-jpg L'entrée du labyrinthe, beaucoup prenaient peur, d'autres criaient ou pleuraient....

Le premier passeur à trouver la solution, ce fut “le brigadier, Emile”, cariste hors pair et à l’œil exacerbé. Beaucoup de chauffeurs avaient tendance à serrer le mur du côté gauche de trop près mais à la prise du virage très serré l’arrière de la remorque venait racler douloureusement la muraille tellement le porte à faux de ces gigantesques barges est grand. Se tenir trop loin du mur ce sont à coup sur les essieux qui ne passent pas du côté droit. Alors ?

Suivre le mur à quelques 40 cm, faire raser le pare-choc du tracteur dans le virage, après cette boucle effrayante esquiver le poteau en décollant fortement le tracteur vers la droite mais sur 1.5m seulement, sinon l’angle gauche de la remorque vient toucher le pilier (gare au déchirement de la bâche), rabattre le tracteur vers la gauche. Le tout sans donner de violent coup de frein pour éviter le tangage. Après ces quelques instants de forte tension, de crispation, de transpiration, c’est gagné, le détroit d’Ormuz est franchi. Quel soulagement !!! Là- bas, à la SNCF les experts des gares de triage n’en reviennent pas, presque ils en seraient jaloux.

Jamais aucun chauffeur ne s’aventurait seul dans l’isthme. Aussi adroit eut-il été, il avait de fortes chances de coincer son attelage. Reculer dans une souricière pareille, impensable et puis quel martyre pour l’embrayage !

La technique avait été vite rodée et les passeurs agréés se chargeaient de la besogne. Emile, Père, Henri, Guy, René, Joseph et Marko n’avaient aucune appréhension. Les conducteurs, si, et nombreux d’entre eux. Un  de l’écurie de Mocellin refusait systématiquement de venir. Il venait en marche arrière de Pourlande, restait à l’entrée du détroit et la remorque était déchargée par l’arrière en tirant les ballots de pâte à papier. C’était bien là la seule exception. Marcel avec son turbo leader de chez Lemasson tempêtait lorsqu’il fallait aller charger en“ bas”. Oh p….. s’exclamait-il, je ne vais pas y arriver… Vous ne pouvez pas le démolir ce hangar ? 

Vous n’y pensez pas, où serait le charme alors !!

Tout le pays en parlait de cette manœuvre. Dans les restaurants routiers, les racontars allaient bon train : tu vas chez Bergès ? S’ils t’envoient à l’usine d’en bas, ne passe pas seul, fais toi escorter par le passeur sinon tu es perdu. Si par hasard le célèbre La Fayette des transports Loubet était dans la tablée, il en remettait une couche. Fanfaron de son état il avait toujours une histoire à raconter et surtout  tendance à enjoliver les faits. Cependant très vaillant était-il et son matériel était parfaitement mené.

Marko avait trouvé une méthode. Lorsque le camion se présentait à Pourlande, il disait au chauffeur : vous me suivez derrière le Vespa (Piaggio 200) puis au bâtiment du fond que vous voyez à 800m, je passe à pied, la roue gauche du tracteur doit être exactement dans mes pas et vous ne quittez pas ma trajectoire. En arrivant sur place, les yeux s’écarquillaient et plus d’un criait ; vous êtes fou, ca ne peut pas passer ! Les sages baissaient la vitre, comme les conducteurs des motrices à l’approche, les inquiets descendaient reconnaître l’épreuve. Le guide, imperturbable répliquait ; ca passera si vous faites exactement ce que je vous dis, sinon c’est foutu et il faudra démonter votre attelage pièce par pièce comme les chenillettes d’André Citroën dans la croisière jaune.

Pourtant un beau samedi d’avril 1994, une gente demoiselle des transports Lompech, amenant une cargaison de sulfate d’alumine de Brno en Moravie, prise de panique ne voulut pas écouter. Marko eut beau tempêter, s’époumoner, crier, gesticuler, rien n’y fit. Peu habituée à une manœuvre aussi périlleuse la conductrice fit beaucoup souffrir son Volvo FH 10. A force d’avancer et de reculer par petites passes dans le virage, l’embrayage finit par chauffer et chose inouïe, le tracteur était coincé !!!

-maintenant écoutez moi et arrêtez ce massacre.  Vous n’avez pas voulu obéir et tout est planté ! Comment voyez-vous la chose ?

-je ne sais plus que faire.

- rassurez-vous, il y a une solution mais avec votre entêtement nous allons perdre la matinée. Nous allons décharger sur le côté, heureusement que le Clark passe, puis après avec le tracteur Renault je ferai riper la semi par l’arrière et vous passerez le cap. La vous m’obéirez sans rechigner et vous connaîtrez une grande victoire. Vous aurez aussi appris que du haut de ces murs deux siècles vous contemplent et que vous leur devez respect. Vers midi tout s’est passé comme prévu. Le Volvo à passé le porche en douceur, la conductrice très émue et tremblante n’en revenait pas et prit un café chez la sœur de Marko. Et pour sortir ? Ca va tout seul, c’est beaucoup plus facile. Personne n’a jamais compris pourquoi, sans doute la magie de la géométrie des essieux….

Les chauffeurs des grands bleus étaient les meilleurs. Chevaliers du volant sans peur et sans reproche, ils n’avaient pas eu meilleure école que celle de leurs maîtres Robert, Alain et Bernard. Qui aurait pu penser à l’arrivée de leurs immenses barges en 1990 que la partie serait gagnée ? Habitués certes et rompus à cet exercice spectaculaire ils ne touchaient jamais. Les Thierry, Jean-Claude, Serge, Cédric, Pierre, Jean-Luc, Joël, Christian franchissaient le goulet avec une allégresse naturelle. Ils faisaient corps avec leur magnifique tracteur et dans ces instants sublimes même le bruit de leurs fabuleux Diesel était éclipsé par celui de l’air qui s’échappait subrepticement des freins poussés à leur paroxysme de délicatesse. Pas d’à coups, pas d’à coups était le maître mot !!!! 

De temps en temps il y avait quelque autre passe difficile. Un maxi code avait été affrété par les Grands Bleus pour Athènes et stupeur c’était une semi frigo deux essieux dits Européens très reculés vers l’arrière de la remorque et de plus, elle, plus large que la normale à 2.55m.  Hé bien ce fut un passage millimétrique. Le gars était bon, très bon mais ce fut juste. Quel sang-froid ! Les vieux papiers de Saillat étaient chargés en vrac dans la remorque et faisaient souvent des bosses sur le côté. On eut dit une semi gravide. Ce jour là il s’en fallut de peu que la brosse boule qui faisait excroissance sur le coté arrière droit ne soit stoppée par le gros pilier en pierre. Il y avait seulement quelques millimètres de marge, mais finalement le chargement atteignit le quai.

Yves, lui, avait voulu faire le mariole. A vide il croyait pouvoir passer sa barge à une vitesse plus élevée que d’habitude. Que nenni ! L’angle de la remorque touchait le mur, plus moyen de bouger, sans risquer de tout démolir. Qu’a fait le fougueux routier ? Dételer, faire des manœuvres pour récupérer son attelage sans rien casser mais si René avait vu ça, pour sur de oreilles auraient été étirées !!

Et l’Iveco qui sortant trop vite du hangar faillit se renverser en tournant à droite dans la cour pour y être vidé ? Marko épouvanté, de peur d’être enseveli sous le chargement qui aurait pu verser, plongea sous les béquilles pour ressortir de l’autre côté. Finalement tout rentra dans l’ordre. Aujourd’hui le site a repris un peu de vie. Si les convois sont beaucoup plus faciles à manœuvrer, ils n’en sont pas moins pittoresques : ce sont ceux d’Autrefois le Couserans et de la Tracpaco. Ici le bâtiment est en bonne voie d’être restauré, là c’est la pièce où sont tranquillement abrités de petits trésors.

Notons que les baroudeurs des écuries Meric avaient été les initiateurs avec les premiers semi et que leur mérité était grand car le passage était extrêmement difficile et ils opéraient la plupart du temps seuls. Gloire à Jeanot, Emile,Francis, René, Aimé, Yves, Samuel, Roger, Jean-Claude, Etienne, Antoine, Christian, Henry, Mickey père et fils, Georges, Pierrot. Il n’était que d’entendre le grondement  fabuleux des énormes Diesel à la sortie du hangar après avoir engrangé leur lourde cargaison de papiers fin et soyeux pour de lointaines destinations. Les murs propageraient encore longtemps l’écho des splendides Henschel, Mercedes, Berliet, Unic, Saviem, Saurer, Daf, Renault, Iveco et des AEC mythiques.

Les éclusiers, eux, avaient rempli leur mission….

 

 

Attention--les-poteaux-en-haut-a-gauche-jpg  Attention aux poteaux en haut à gauche!!!

 

 

La-sortie-du-goulet-jpg 

                        La sortie du goulet, la passe est critique...

 

 

 

Fin-de-l-ecluse-jpg 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fin de l'écluse, les sourires revenaient...

 

 

Une-precieuse-salle-secrete-jpg

Une précieuse salle secrète : vous avez vu le Renault, au fond?

Pour sortir du garage, aussi difficile que pour franchir le hangar!!!

 

 

 

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 20:19

 

Doncaster, berceau du Farmall géant !!!

 

Courant juin l’équipe des chirurgiens de la Tracpaco remit sur le chantier la dernière phase de la finition du géant de Doncaster. Qu’ils seraient fiers, là bas les, anciens de l’usine désormais fermée depuis fin 2007,  de voir la passion que pouvait susciter le gros Farmall produit de 1958 à 1968.

 

 

 

 

B-450-copie-1.JPG

                                                                                          Le lundi 27 juin, un saut à Toulouse à la boutique du tracteur permettait d’acquérir les précieuses bougies de préchauffage, nouveau modèle, type crayon, un peu moins chères que l’original. C’était bien le seul accessoire, pas des moindres certes, qui manquait pour la mise en route du somptueux moteur BD 264. Les pneus arrières 12x38 avaient été remplacés par une paire d’occasion, de fort belle allure, en provenance de Pyrénées pneus. Le train arrière avec ses nouvelles chaussures était très harmonieux. Les ailes avaient été décabossées, débarrassées de quelques bouts de tôle qui n’étaient pas d’origine, et bien refixées. La pédale d’embrayage qui avait un jeu considérable avait été démontée avec son axe puis baguée après rechargement et alésage de l’axe. Un nettoyage des freins s’imposait et permettait de voir que disques et garnitures étaient en parfait état. Les pattes des phares avaient été ressoudées conformément à l’origine. Les bras de relevage avaient été dégrippés, graissés, le tirant manquant du côté droit remplacé. Toutes les masses de roue prélevées sur le tracteur de Gérard étaient en place. Le volant aussi, trop craquelé, avait été changé. Seules la poulie et la chape d’attelage n’avaient pas encore été trouvées.

Alors avec beaucoup d’émotion les mécaniciens ce dimanche 3 juillet, s’affairaient autour du beau Percheron. Par chance Jean-Louis de la Chicane, venait d’acquérir un très beau B 250 et avait dit qu’il avait branché les bougies en parallèle. Une visite sur place avait permis de voir que les démarrages du bel engin étaient parfaits. Pourquoi ne pas faire pareil sur le grand Farmall ? Les précieuses bougies ont été vite changées et très vite le retentissant “lancez les rotors ”pourrait être éructé. Après vérification des niveaux et la mise en place de la batterie, en piste mécaniciens et chauffeur, s’il vous plaît. Au premier coup de démarreur les combustions s’annoncent, puis le moteur s’arrête. Peut-être le préchauffage n’a pas été assez long. Enfin le Diesel démarre mais cafouille et il lui faut quelques instants avant de s’équilibrer puis de cracher moins de fumée. Mais quel bruit, ah le bruit ! Les lutins qui s’agitent autour de la progéniture de la International en sont baba. Au ralenti quelle merveille ! A l’accélération, l’air en vibre, la sonorité à l’échappement est extraordinaire.

Allez Marcel, au volant pour un tour de cour ! Tout se passe bien, la mécanique réagit à merveille. Seule une petite fuite du support du filtre du fuel indique qu’après un long arrêt l’injection se désamorce. André va tarauder le filetage de cette pièce mais un suintement subsistera. Ce détail sera donc à revoir.

Jeudi 14 juillet.   

 Pour parachever les préparatifs et les essais longue durée, il faut descendre le géant à Saint-Girons. Il faut aussi lui faire prendre l’air et commencer à ébahir ceux qui auront le plaisir de le voir avant le jour J. Jean-Baptiste, très heureux, mène le beau pachyderme. Il lui obéit au doigt et à l’œil. Le pilote habillé de vert (tenue John Deere) sur le tracteur rouge, quelle allure !   Plusieurs allées et venues sur l’allée des Tilleuls laissent voir que sauf imprévu grave, l’animal est apte au défilé. La jante avant droite est légèrement voilée mais le quidam n’y verra goutte. Le mardi 19 un petit brin de toilettage à la station s’impose. Le lendemain quelques nuages de laque vont donner un aspect flamboyant aux tôles, aux roues, à l’avant train et au pont de la star. Il en a L'essieu arrière coulissant et le voile en fontefallu du produit pour couvrir ces immenses surfaces !

Le dimanche 24 c’était au tour de la charrue à disques d’être attelée. Elle lui allait comme un gant cette belle pièce. Le relevage montait allègrement et en douceur cette lourde masse et ne relâchait pas. Puis le lendemain quelques vaporisations de dégraissant cuisine et un passage au nettoyeur à eau chaude redonnait son éclat à la Ransome et enfin un enduit méticuleux de vernis par Marcel parachevait le maquillage.Mercredi  3 Août.Le détachement de la Tracpaco rejoint la terre promise de Salucie. La petite colonne est composée du vigneron Super FC-C, du Perkins, du 137, de l’Utility et du B. C’est un détachement de l’immense cohorte d’Autrefois le Couserans. Les frères jumeaux, le D22 et le N 72, retardataires ne monteront que le samedi après midi. A Salucie, la cour est préparée à merveille, l’herbe est coupée, tout est rangé et propre. Tard dans la nuit Roland ira même jusqu'à épandre du gravier dans l’allée pour préserver les mises en pli des joyaux !!! (il y avait eu un gros orage le soir à 20 heures) Le dimanche matin à 6h 45 les moteurs tournent .Le B démarre comme un grand, c’est toujours un spectacle de voir ce puissant moteur cracher sa fumée des premières combustions et d’entendre son bruit de camion.Dans sa tenue de gala, Marcel est splendide. Boulevard Frédéric Arnaud, c’est la surprise. Tout le monde se presse autour du percheron rouge. L’admiration est à son comble, les questions fusent de toutes parts. Le tracteur est le plus haut et le plus long de tous. Il porte bien son nom de géant. Place du centre, le photographe attitré, stupéfait d’une telle apparition stoppe le chauffeur et prend quelques photos mémorables. Au champ de Mars, c’est le délire de la foule. L’arrivée du grand 450 est ovationnée. Au micro, le commentateur y va de tourte sa fougue pour faire un éloge dithyrambique du héros. Lorsqu’il repart lentement et fièrement vers la mairie, les regards ne sont que pour lui.L’après midi, garé rue Villefranche, il sera à nouveau l’objet de bien des émerveillements. Marcel, pour faire apprécier la sonorité fantastique du moteur, l’allumera plusieurs fois. Un admirateur et fin connaisseur, dira même ; c’est une belle pièce que vous avez là, laissez la dans son jus, c’est mieux ainsi. En soirée, retour de la section de la Tracpaco à Salucie. Le géant, à son trot allègre, semblait dire : regardez mon allure : calandre, capot, ailes, roues, bien dans la lignée des H,M,MD, BMD, super BMD, quelle histoire époustouflante !

Leurs sourires empreints de fierté et d’émotion, n’empêchaient pas quelques larmes de joie de perler au coin de leurs paupiéres.... 

 

Quelle-bouille---Rien-ne-manque-JPG

Quelle bouille, bien dans la lignée des H, M, MD,MD, super BMD.

 

 

 

 

 

 

 

Le B côté droit. Que voit on sur le coté droit du bloc m

 

C'est pas beau, tout ça et l'inscription sur le bloc: firing order ?

 

Le géant de Doncaster!!!

 

 

 

La charrue Ransomes de type Condor fabriquée à Ipswitch, pas très loin de Doncaster.

 Mac-Cormick va paraître. Il parait, il a dit, l'univers est changé. Seul à son poste rangé, le tracteur voit de loin le champ incliné conduire obliquement les sillons de l'année...                    

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 19:32

 

 

                                      Soudain, une explosion retentissante !

 

Par ce bel après midi du mercredi 6 juillet Saint-Girons reposait dans sa quiétude estivale. Tout à coup une formidable explosion se fit entendre dans le quartier du gaz vers 14 heures. Beaucoup pensèrent, c’est la station de comptage du gaz qui à sauté ! Point du tout…

Damien avait gonflé le vieux pneu de la remorque en cours de modification pour le défilé d’Autefois le Couserans. C’était un essieu de Vierzon. La hernie à l’état embryonnaire ne supporta pas une augmentation de pression aussi énorme et le caoutchouc de la chambre et du boudin vola en éclats. Un beau nuage de poussière s’en suivit, le chat noir terrorisé dérangé dans sa lourde sieste prit la poudre d’escampette pour se réfugier dans le cerisier, la Grand-Mère folle d’inquiétude d’appeler Damien. Plus de peur que de mal !

Damien de prendre aussitôt le téléphone et de rendre compte à Marko : le pneu gauche de la remorque vient d’exploser, je l’ai gonflé ce matin, il n’a pas apprécié l’injection forcée.

-bon, ce n’est pas grave, le pneu, c’est du 6.5x20, j’en ai un de rechange sur le Master, j’arrive.

Ghislain est déjà là : voyons la clé de 27,  les écrous semblent bien serrés. Damien tu vas démonter la roue pendant que nous allons à Lorp bouger les tracteurs. Voici le cric, nous allons te chercher un tube comme rallonge de clé.

Vers 16h 30, coup de fil de Damien ; j’ai cassé deux boulons et la clé !!!

Bigre, c’est bizarre et en plus avec la rallonge tu avais un couple énorme, il y a comme une grosse anomalie. Nous arrivons…

Rendus sur les lieux du martyre des goujons, quelle surprise !! Mais que diable il s’agit d’un pas à gauche : regarde le filetage, l’écrou du goujon cassé se dévisse à la main maintenant qu’il est libéré de son éteinte. Regarde les spires du filetage, elles vont vers la gauche. Il fallait dévisser dans le sens des aiguilles d’une montre. Hé oui, essieu de Vierzon. Filetés à l’envers les écrous ont tendance à s’auto-serrer.Tu ne pouvais pas le deviner. Ce n’est pas grave. Les goujons seront ressoudés et le tour sera joué. Tu as failli être “ dessoudé” !!

Mon grand-père va me commander deux pneus neufs et la remorque sera entièrement terminée pour le défilé. Seules resteront à fixer les meules pour reconstituer l’atelier de rémoulage.

Quelques jours après, l’oncle de Seysse amenait 2 pneus flambant neufs. 

Plancher refait et soigneusement lasuré, essieu repeint, chaussures neuves, meules passées au rustol le D22 pourrait remorquer avec fierté sa suite. Le samedi 6 août le petit attelage migrait à faible allure vers le point de ralliement à Salucie où déjà le gros de la troupe attendait depuis mercredi.

Quelle émotion, là bas à Vierzon l’écho se propage encore.....

 

 

 

Les-freres-jumeaux--derniers-arrives-le-samedi--JPG

 

Un peu floue, mais c'est bien elle et un nouvel avenir devant.

 

Gonflez-avec-soins-vos-pneus.PNG

 

 

  La pression, tout est dans la pression!!!!!

 

 

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 09:52

 

                                       Deux 624 dans le parc!

 

 

Le mirifique 624 arrivé dans les cours de ferme en 1965, tout droit débarqué de Saint-Dizier (moteur fabriqué à Neuss), avait fait sensation. Fer de lance de la nouvelle gamme européenne, son long capot, sa calandre rectangulaire avec phares intégrés, ses grandes roues 12x36, sa boîte de 3 gammes x4 vitesses synchronisées, sa prise de force indépendante, son poste de conduite encastré qui donnait une sensation de sécurité, faisaient qu’il était doté d’une panoplie de qualités attrayantes.

624, tout un symbole, 61 chevaux, 4 cylindres, moteur D 206 de 3382 cm³ de cylindrée, injection directe, tout pour plaire.

Marcel en avait récupéré un avec cabine Mc-Cormick en mai 2009. Étonnamment beau, peinture refaite, le voici :

 

L-arrivee-a-l-annexe.jpg

 

Un très beau Percheron, chaussé lui en 16.9x34.

Hélas des démarrages difficultueux puis le refus du moteur de monter en régime laissèrent entrevoir un grave problème d’injection. Le diagnostic du dieseliste chevronné Henri était imparable : tête de la pompe d’injection hors service. Cout de la chirurgie ; plus de 1000 €. Alors attente pour le moment, voyons si nous pouvons trouver une pompe. Le 624 n’ayant pas été légion dans la région la recherche demanderait certainement du temps. Il y en avait bien un à Marsoulas et finalement son propriétaire avait consenti à le vendre du fait que la fourche avait cassé et qu’il y avait une fissure dans la partie haute du bloc côté gauche. Voilà qui ferait l’affaire.

Le dimanche 6 mars était celui du transfert de Salies à l’annexe de Saint-Dizier. André au volant du gros tracteur, Marcel à la camionnette. Trois fois il à fallu rajouter de l’eau mais l’engin s’est bien comporté. En 1 heure ¾ le trajet à été effectué. Le voici :

Les-traits-burines-mais-inaltere-copie-1.jpg

 

Les traits burinés mais inaltéré et bien campé sur ses aplombs.

Il porte 9000 heures de vol mais dans un état globalement satisfaisant il va faire un don d’organe à son frère plus jeune. Pour lui, rien ne presse maintenant, il faudra trouver une autre pompe.

Mais qu’ils étaient beaux, ces 624 !

Mercredi 9 mars. Transfert du futur opéré vers l’annexe.

Le DB 1200 est requis pour la traction. Il faut d’abord le remorquer avec le Fahr pour le démarrer. Mais le D 180 à un problème cardiaque et dès que le câble se tend, il renâcle. Le DB ne peut gravir la pente du garage. Le voisin passe avec son 633 4 roues et remorque d’une chiquenaude le 1200 qui s’allume à la première compression. Damien l’amène à Saint-Girons et le convoi se met en place. Le grand Vert fait l’admiration des mécaniciens.

 

-il souffle un peu s’exclame Henri !

-oh que voulez vous, il à l’âge de ses artères…..

Une fois la barre de remorquage accrochée les lourds tracteurs se déplacent. La 117 est traversée sans trop d’attente et le Case emmène son pesant fardeau en 3 ème, moyenne gamme. De grands yeux s’ouvrent par ci par là. Il fait beau, le monde est dehors, le spectacle est rare : vert devant rouge. Jérôme Increase Case devant Cyrrhus Hall Mc-Cormick. Que de clins d’œil l’histoire ne ferait-elle pas pour ses passionnés ?

La côte du Campas est en vue. Cette manœuvre là, elle est  pour les initiés. La première rapide suffira, le passage est étroit et raide. Le moteur de 70 chevaux fait merveille et tire sans difficulté ce poids. Quel bruit splendide ! Arrivé sur le plateau Marcel fait signe de s’arrêter et demande :

-il y à un point mort dans les gammes, je trouve que ca fait beaucoup de bruit côté pont ?

-ah non tu dois rester en rapide et en avant toute ! Pour le bruit avec les ponts de la IH, il faut s’y habituer surtout avec la résonance de la cabine.

 L’entrepôt est en vue, demi-tour au hameau de Saudech puis marche arrière sur l’aire de stockage. Pas moins de 7 tracteurs s’y trouvent, tous rouges !

 Quel grand jour pour la Tracpaco, abriter deux 624, symboles d’une gloire pérenne.....

Une-piece-n-est-pas-d-origine---jpg

 Un-logo-inoubliable.jpg

 624 Diesel: 2 mots magiques!!!!                                                                    Une pièce n'est pas d'origine?

 

 Sur-le-DB-deux-elements-ne-sont-pas-d-origine--jpg

Des-pneus-avants-de-4x4--jpg

 Des pneus avants de 4x4.... 

                                                                                                                      Quel remorquage!  Sur le DB 2 éléments ne sont pas d'origine? 

                                       - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - -

 

 

 

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 19:04

 

Le défilé magistral du dimanche 5 août 2010 

 

autrefois-couserans-2006-074.jpg

 Le festival est en pleine effervescence!

Quelques jours avant cette impressionnante journée, pour la 18eme édition, ça bruissait de partout dans les campagnes. Il n’était que d’observer de ci delà dans les cours, dans les granges, dans les ateliers les préparatifs étaient intenses. C’est que, une fête comme celle là, ça ne se manque pas. Toute l’équipe de Paul était sur le pied de guerre à Maubresc, à Lasserre Richard bichonnait activement ses boules chaudes, ceux de la Barthe Inard faisaient d’incessants voyages pour transporter la Merlin, sa presse et la locomobile, puis les tracteurs. Aux Baudis et à Lara André préparait le 3041 et Patrick le Zetor super 550. Cette année Guy était de la partie avec le TEA 20 flambant neuf. A Luzenac Raymond amenait comme d’habitude un Vendeuvre, l’Allis-Chalmers et l’incontournable Deering à roues fer. A Salucie pour la 2eme année consécutive la Tracpaco lancerait ses équipages et se raccorderait à 7 heures le Dimanche à l’énorme colonne qui descendrait de Maubresc.

Thierry avait repeint et fignolé de façon exquise une lieuse Amouroux.

Aucun détail n’avait été négligé : rabatteurs refaits à neuf, lettres Amouroux sur la tôle arrière refaites comme en usine, même les toiles avaient été mises pour ce jour grandiose.

Bien sur Alain, de Sentaraille, avec son splendide Latil et le trinqueballe chargé d’une grosse bille de chêne était là. Ceux de Taurignan toujours présents, sauf la Kiva d’Alain faute de chauffeur. Il se dit qu’un joli petit Arnoux se prépare pour bientôt…

Jonas, le petit fils de notre cher Rémi, avait souhaité conduire un tracteur avec André à ses côtés. Le 821 Pony Hanomag de Jean Louis de Miguet conviendrait donc parfaitement. Bien avant 7 heures les beaux attelages étaient fin prêts, conducteurs et passagers sur leur 31. Sauf que Dimitri n’était pas là. Malgré un tambourinage intensif sur sa porte à 6 heures, pas de réponse. Appel au téléphone, rien !

Tant pis il faut partir et au pire un tracteur, le 137 en l’occurrence, restera en rade mais quand même c’est bien dommage.

-Roland vous ne pouvez pas le prendre, vous en mourrez d’envie ?

-Pourquoi pas, mais je n’ai pas de tenue.

-D’ici 10 heures vous devriez trouver ça dans quelque armoire, je descends le tracteur à Saint-Girons et d’ici là la solution sera trouvée !

Ainsi tout s’arrangeait pour le mieux : A 7h15 le petit convoi sortait de son havre après s’être fait prendre en photo : Jamais il n’en était parti autant de Salucie : Le Som 40 avec Thierry et Jonathan, le R 3041 mené par René, le 821 par André (Jonas se reposait encore, il avait veillé tard), le Vigneron par Ghislain (des essais intensifs toute la semaine avaient montré que cette année il n’y avait pas de souci), le Farmall par Aurélien, le Perkins par Guillaume avec en remorque une très jolie chenillette Ransomes, le Zétor par Patrick, le TEA 20 par Damien, le TEA 20 par Guy. Quel fabuleux cortège ! Ceux de l’équipe à Paul n’en revenaient pas.

Seule petite ombre au tableau, le géant de Doncaster n’était pas dans le lot. Aussi Marcel qui était pressenti pour sa conduite menait le Fahr de Roger avec son neveu Florian. Comme on s’en souvient quelques interventions dans ses entrailles n’avaient pas permis de le remettre sur pied à temps.

Quelle joie Roland a trouvé une tenue et embarque avec Marie Claude sur le 137 !

Comme de coutume l’arrivée était tout aussi triomphale à Saint-Girons et sur le Boulevard Frédéric Arnaud.

Après une pause et le casse croûte habituel, puis les consignes de Paul à 10h15 l’immense cohorte se mettait en route. Un commentateur avait bien précisé : les chauffeurs, laissez un espace d’au moins 15m entre les tracteurs le défilé n’en sera que plus onctueux et plaisant.

Le premier à ouvrir le bal, Roger et le Vendeuvre BL30, version militaire. Inédit et le chauffeur en tenue d’époque s’il vous plait.

La foule en liesse, toujours fidèle, ne tardait pas à s’émerveiller, comme si c’était la première fois, de ces images saisissantes qui faisaient remonter ce passé, pas si loin somme toute, avec force émotion. Il faut dire que les spécialistes des Commentaires, au Monument aux Morts, au Square Balagué et au champ de Mars s’en donnaient à cœur joie et émaillaient leurs propos de détails aux anecdotes croustillantes. Il se disait même que certains tractoristes dormaient sous leurs engins tellement leur passion était à son comble. Un autre, un peu perdu dans tout ce tumulte, voulait à tout prix mettre de l’eau dans son moteur refroidi à air…

Damien, à son arrivée au champ de Mars faillit tomber de son siège car distrait il suivait de trop prêt son prédécesseur et avait du freiner sec.

Jonas, fier et digne, et André ému se firent applaudir.

Tout à coup Dimitri fit son apparition mais trop tard la place était prise, il avait confondu 6h et 10h!

Les prunelles de Ghislain brillaient d’un feu intense car le Vigneron  plus beau que jamais tournait comme une montre et semblait dire « dans le vin la vérité ». Thierry et Jonathan, juchés sur leur imposant Someca, se firent appeler les frères Someca ! Patrick se fit interpeller : Zetor ça plie ou ça tord, mais quand  je m’enlise je m’en sors ! Quand à l’histoire des marques et des hommes qui jalonnèrent de leur génie le parcours du machinisme agricole, il en fut dit tant et plus, seul le temps manquait. Plus de 60 tracteurs étaient dans le convoi. Vers la fin se tenaient les boules chaudes. Le chapeau de Richard, aux anges, se soulevait à chaque explosion de son Percheron. Alain, avec son beau pachyderme pacifique arrivait en serre file et comme il y avait un temps mort derrière lui, le public put avoir un petit brin d’histoire sur la remarquable épopée de Latil.

 Vinrent ensuite les attelages de chevaux, de bœufs, de vaches, de mules et ânes, les groupes folkloriques admirablement commentés par Louis et ô surprise au beau milieu de ces sympathiques attroupements, un splendide Farmall reluisant avec la remorque de la veillée mené par Aurélien et son cousin. Qu’ils étaient heureux !

Tout à fait à la fin, encore une surprise, un magnifique Vendeuvre B2B à l’état neuf tirant la remorque des Bandas. Celui d’Armand ! Quel spectacle ! Au départ de cet extraordinaire attelage, beaucoup observèrent que l’ensemble démarrait avec une douceur hors du commun comme si ce Vendeuvre avait un embrayage hydraulique. La qualité de la manœuvre fut rapportée plus tard à Armand qui savait l’avoir réussie. Et il s’était écrié “avais-je le choix de décevoir le public et de risquer de perdre un musicien sur le pavé après un démarrage saccadé !

L’heure du casse croûte approchait. Finalement ce beau défilé parti à 10h 15 se terminait à 12h 30. Pas si long pour une fête pareillement merveilleuse une fois par an. Un  travail de préparation énorme mais bien rôdé et fait dans la joie et la passion.

 



Un tel patrimoine n’a pas de prix et la plus belle récompense n’est elle pas une foule toujours plus dense, si enthousiaste et si avide de questions ?

Fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité…….

 

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  Le 821 Massey Harris Ferguson. Jonas au volant.                            Le Pony de Pierre Yves et le semoir Canadien.Derrière le super FC-C

                                                                                                         Ghislain regarde si la barrique suit.....

 

autrefois-le-couserans09-et10-014.jpg autrefois-le-couserans09-et10-015-copie-1.jpg

 Florian et son oncle sur le Fahr D 180                                            Derrière le second Fahr, la trilogie des p'tis gris. Celui de Damien est trop  

                                                                                                       rapproché.

 autrefois-le-couserans09-et10-023.jpg

 

 

 

 autrefois-le-couserans09-et10-021.jpg         Les "frères Someca" et la lieuse Amouroux, quelle                     Si,si les Allgaier Porsche étaient orange.N°792 AA 09

odyssée!                                                                               bien d'époque.

 

 

 autrefois-le-couserans09-et10-034-copie-1.jpgautrefois-le-couserans09-et10-056.jpg

Les boules chaudes de l'équipe à "Hubert".               Beaux cheveaux et belle cavalières. Le chien est de la

                                                                            partie!

 

autrefois-le-couserans09-et10-130.jpg

Prêt pour la moisson...autrefois-le-couserans09-et10-150.jpg

 

 Vous le reconnaissez? Le chauffeur en pleure de joie.......

 

 

 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 21:28

                                                                                                                                                           

 

 

 

 

 

                                       Un Farmall obéissant, le Super FC-D

 

C’était en 1954, à la IH à Saint-Dizier la grande écurie s’était lancée dans le Diesel comme la plupart des constructeurs. Le Super FC-D reprend la structure du Super FC-C mais avec un moteur Diesel maison, le FD 123 qui donnera entière satisfaction. Avec son relevage, la prise de force, la poulie c’est encore un Farmall de grande lignée qui plaira et sera méritant. De plus il est économe et fera la transition avec la série F. Curieusement il était proposé en option en Row-Crop ce qui était rare pour un modèle français, d’autant plus que les agriculteurs prisaient peu cette technique. On retrouvait aussi cette configuration optionnelle sur le B 450.

La maison Dijeaux en avait vendu plusieurs et certains se retrouvaient en 2 ème main dans les exploitations de la contrée, en tracteurs d’appoint. Le Pesqué en avait hérité d’un, en prêt, avant qu’il soit revendu ailleurs. A Peillou il en avait été de même.

Très fier dans ses allures le Super FC-D du Pesqué était intact, pas une cabosse, juste si la couleur était un peu passée et avec ça un fonctionnement à merveille. Si seulement les utilisateurs de l’époque avaient su l’engouement qu’ils connaîtraient plusieurs décades après, ils les eurent soigneusement cachés sous les remises. Combien ont du finir à la fonderie, comme tant d’autres ?

A la Mc-Cormick les ingénieurs avaient voulu des moteurs à préchambre de combustion, d’où du préchauffage pour le démarrage. Cette tradition fut longtemps respectée puisqu’elle se retrouvait sur la série des F (265, 267, 240, 270, 235, 135, 137), des D (217, 219, 326, 439,432) et des B. Si l’injection directe était connue dans le mode du Diesel, elle était loin d’être universelle. La gamme européenne avec l’arrivée triomphale du magnifique 624 sera la première à abandonner les bougies de préchauffage.

Qu’il était obéissant ce FC-D ! Après quelques instant d’attente avant que le témoin de chauffage soit porté au rouge vif, le moteur démarrait sans coup férir et s’ébrouait. Sa particularité était qu’il était presque plus bruyant au ralenti qu’au régime. Il claquait ou cognait, c’est selon, puis au fur et à mesure qu’il prenait les tours, les bruits de la combustion s’harmonisaient et les vibrations s’estompaient. Et à chaud ? C’était toujours pareil et sur tous les moteurs, il fallait encore donner du chauffage sinon le démarrage n’avait pas lieu, même en insistant sur le démarreur. Cette honteuse manœuvre, jamais aucun valet des tracteurs rouges ne se la permettait.

Maniable était-il aussi ce bel engin malgré la gymnastique pour accéder au volant. Que devait-il en être s’il fallait quitter le navire en cas de menace de renversement ou de descente périlleuse dans une forte pente. Equipé de sa faucheuse ventrale dont le bâti était peint en bleu, il faisait un travail remarquable.Le porte lame était commandé par le relevage ce qui était un progrès extraordinaire. Combien d’hectares ont été tombés sans aucune difficulté ?

Au Couchou à Taurignan-Vieux il avait fallu faucher le grand pré en pente en face de chez René. Marko, mine de rien, s’en donnait à cœur joie et virevoltait avec sa plus grande insouciance. L’herbe dense et épaisse tombait allègrement. Un petit bourrage ? Une petite marche arrière, dégagement du porte lame et ca repartait. René observait et devait se dire ; il va se foutre en l’air, ce drôle, à faire l’acrobate avec cette sauterelle !!

A la fin c’était bien rare que les derniers andains ne finissent en pointe. Et bien, comme si de rien n’était, la lame coupait, recoupait, on n’y voyait que du feu. Le dernier tour à rebrousse poils, comme si c’était fait avec une tondeuse à moutons ! Quelques jours après, quand le foin fut pressé avec la B 47 et chargé, quelle merveille, on eut dit l’herbe rasée, pas un épi !

Les voisins disaient : mais Rémi, ce pré tu l’as tondu ou quoi, c’est une véritable œuvre d’art ? Le maître répondait : pense tu, la lame coupait bien, elle avait été affûtée par un spécialiste…

A Peillou, un Farmall Diesel avait été prêté pour donner main forte au D 439. Le D pressait, le F chargeait. Dans la pente à Saint-Jacques Patrick menait le beau tracteur, Marko surveillait la manœuvre. La remorque, gravide, avait un léger roulis, les chargeurs piquetaient le fardeau pour l’empêcher de s’éventrer, puis peu à peu le convoi gagnait le plat.

Aux Baudis, Gérard en avait eu un aussi. Il avait tout l’équipement : charrues, faucheuse, bineuse, botteleuse. Il se permettait même le luxe de tracter une grosse remorque basculante issue d’un châssis de camion, modifié. Le vaillant Diesel s’en sortait bien. Tracteur long aux grandes roues arrières et grosse remorque faisaient un bel ensemble.

Il reste dans la région un Row-Crop soigneusement abrité. Les collectionneurs s’en approchent de temps en temps, mais en vain….

Le FCN (N pour Neuss car fabriqués là bas) sont moins courants et étaient fragiles du vilebrequin.

Précisons que la carrosserie de ces tracteurs issus du c américain était due au styliste Raymond Loewy avec la célèbre calandre dotée de 4 rangées de 3 barrettes.

Quelle expressivité dans ces calandres, ne sont elles pas le reflet de  quelque message ?

 

 

                                                  --------------------------------

 

 

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 23:39

 

 

Lettre au cousin Gringoire

 

                                    Le défilé de 2007

 

 Mon cher Gringoire,

 

Comme tu n’es encore jamais venu à notre défilé prestigieux de Saint-Girons, j’ai pensé que ce petit mot te donnerait l’envie de le voir une prochaine année.

 Hé bien figure toi que pour un succès ce fut un succès !!! Quel monde et quelle chaleur dès le matin avant 9 heures. Le mercredi et le samedi nous avons transbahuté des charrettes et des chars avec le Farmall et le Fordson. Nous avons lavé ces deux engins à la station à 21h samedi puis après avoir été invités Marcel et moi chez René (qui conduit des cars et fait partie de la Tracpaco) nous sommes rentrés vers minuit. A 5h le réveil sonna, un nouveau grand jour apparaissait. Mercredi j’avais vu Paul et lui avais demandé si je pouvais ajouter un tracteur ; pas de problème me dit il. Ainsi voilà donc le Fordson embarqué avec la botteleuse et conduit par Marcel. Dimanche matin à 6h 50 comme le temps nous manquait pour rejoindre l’équipe de Paul à Lorp, nous l’avons attendue à la gare quelques instants et avons fini d’astiquer les carrosseries, de faire tourner quelques minutes le moteur et son moulin sur la petite remorque bleue qui étaient eux aussi de la partie. Que de beaux moments ! Puis tout à coup nous avons entendu la moto pétaradante de Paul qui précédait le splendide convoi.

Paul eut le temps de nous crier « il y a un peu de retard » (nous avons su dans la journée que un Renault et un Massey n’avaient pu démarrer) O miracle les légendaires engins arrivaient et classés par marque. Qui était devant ? Roger avec son joli petit Varimot. En deuxième position se trouvait Remy sur son magnifique motoculteur Staub et quelle fierté !! Il y avait de quoi. René, lui, avait la petite motofaucheuse que conduisait d’habitude Nicolas. Nous nous sommes glissés dans la troupe et nous nous sommes garés au boulevard Frédéric Arnaud. En fait le stationnement commençait à l’église Saint-Vallier et finissait bien après le pressing. A ce moment là j’ai donné des petites notices historiques que j’avais préparées chez le typographe, à Marcel, Remy, Aurélien, André Rouch et André Anel (qui voulait être en dernier pour faire admire son Fordson rare et parfaitement restauré). Paul lui à accordé d’être avant les Vierzon, et il avait Marcel devant. André avait un magnifique Renaut repeint. Il était très heureux de ce beau résultat, de plus ce tracteur est à lui. Après avoir écouté les consignes de Paul et avoir pris un bon casse croute l’invincible armada s’est mise en route à 10h5. Les voitures Citroën qui faisaient partie du défilé sont passées devant et ont causé à ce moment une petite pagaille devant le vieux fournil puis au foirail sont restées tout à fait à la fin, comme prévu. Il ne me restait plus qu’à rejoindre le monument aux morts (ce jour là il a été bien vivant) à pieds pour me préparer à mon rôle. Le président était là et que ne m’annonce-il pas ? Marko la sono est en panne, je n’ai pas de connexion et la voiture de Zanquer(le propriétaire de la sono) est fermée à clefs. Peux-tu aller le chercher, il est au square Balagué. Nous voilà bien partis me disais-je, enfin nous verrons bien. Heureusement je suis vite arrivé au square et comme  cette année je ne m’étais pas senti le courage de mettre les sabots, cette petite marche n’en fut que plus facilitée. Zanguer me passe la clef et me voilà revenu au bout de l’avenue après avoir serré je ne sais combien de mains tellement que la mienne était gonflée comme une baudruche !!! Le président tout content me déclare que c’est bon, ca fonctionne. Parfait. Puis tout à coup nous avons vu débouler tout doucement les tractoristes. La balle était dans mon camp. C’était le moment où jamais de voir si les connaissances glanées depuis des décades pouvaient intéresser le public. Le plus fort c’est que j’ai oublié des anecdotes ou des renseignements historiques. J’ai même oublié de parler de William Deering !!! Nicole, qui était derrière moi à du se demander si le soleil m’avait tapé sur le cassis. Surtout qu’il devait y en avoir un de William Deering ! Il était garé devant le vieux fournil et je lui ai même donné le signal de départ derrière un H suivi d’Aurélien sur son splendide Super FC-C. A mon poste je ne me suis même pas aperçu qu’il n’y était pas et pour cause, il commençait à chauffer et son conducteur à préféré le garer sur le trottoir peu après le foirail. C’est un véhicule de l’écurie d’Hubert Saint-Blancat de Labarthe Inard. Le soir nous sommes allés le chercher avec un collègue et j’étais très fier de me retrouver sur un WD9 de la très célèbre William Deering, un engin à moteur poly carburant s’il vous plaît!! Importé à peine à 867 exemplaires avec le plan Marshall, combien en reste-t-il aujourd’hui,aussi un petit hoquet est bien pardonnable ?  En fin de convoi des engins motorisés, devines qui nous trouvons ? Alain et Guillaume avec leur magnifique Latil remorquant une énorme bille de chêne. Quelle émotion !!

Après les tracteurs, sont passés les attelages de chevaux, bœufs, vaches, ânes et mules. Le spectacle était grandiose. Puis les groupes folkloriques et tous les figurants costumés ; boulanger, laitier, écoliers, lavandières, sabotier, vannier, pâtissier, porteurs de foin, gendarmes (déguisés) ménestrels, troubadours, colporteurs, cavaliers. La petite fille de Mr Eychenne montait un très joli cheval et était très belle et très fière...Tout cela était merveilleux ! Et le troupeau de Merens de Simon, une véritable splendeur, j’en avais la larme à l’œil. Le soleil me dardait tellement que je n’osais plus bouger mais je ne lui en voulais pas du tout...

Vers 13h20 nous sommes allés déjeuner au restaurant de la mine place des capots après avoir bu un perrier au bar en face Monoprix avec Remy et René.Le repas fut succulent mais il faisait très chaud sous la tonnelle et j’avais relevé mes jupons. Nous avions belle mine !

 

Après le repas il y avait le battage avec la machine à vapeur d’Hubert et une grosse et belle batteuse. Avec Marcel et Aurelien nous sommes allés place de la mairie faire tourner les moteurs dont le notre avec les explications données par Paul.

Puis peu à peu la fin du spectacle s’est approchée, l’extraordinaire machine à vapeur s’est arrêtée tout doucement et les petits lutins de l’équipe de Hubert ont balayé les dernières brindilles de paille, ligoté les sacs de froment, détendu les immenses courroies, démonté la grande cheminée de la locomobile Clayton §Suttleworth, nettoyé les grilles de la majestueuse batteuse Merlin et embarqué tout ce beau matériel sur les camions à destination de La Barthe-Inard. Philippe, lui, pendant ce temps chargeait paille et grain sur la remorque de Yves.

Les tracteurs repartaient chacun de leur côté, qui à Lorp, qui aux Baudis, qui à Taurignan, qui à Lasserre, qui à Luzenac, qui à Ustou…

Farmall et Fordson regagnaient leur annexe de Saint-Dizier non sans avoir fait l’objet de quelques questions des derniers curieux attendant leur départ. Le Vierzon de Paul brillamment allumé par les bons soins de Roger de Camarade ne manquait pas d’émerveiller les spectateurs.

Le soir un repas avait lieu sous un petit chapiteau au square Balagué pour ceux qui s’étaient inscrits.

Une belle jeune fille s’approcha de moi et me dit bonsoir Marko.Sur le moment je ne la reconnu point et je lui dis, qui êtes vous ? Alors elle enleva ses lunettes et je vis Marion qui avait trouvé un petit job au restaurant pour les vacances.

Ainsi s’est finie cette inoubliable 15 ème édition d’Autrefois le Couserans.

Bien à toi mon cher Gringoire et à bientôt.

Ton cousin Marko.

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 23:17

 

                                                                                                                                                        

 

 

 Le-super-FC-C-ST-Dizier-aout-2006.jpg

 

                                                          Le super FC-C dans toute sa splendeur.

 

 

                    La descendance du C

 

Quelle lignée, que celle des Farmall A, B, C, M, H, MD et Cub ! Tous produits au départ dans l’usine de Chicago à partir de 1937 pour les premiers.

Le C est haut sur pattes, tracteur maigre dit-on à l’époque ou aussi affublé du sobriquet de sauterelle. Il est à essence, allumage par magnéto, 1850 cm³ de cylindrée pour 21 chevaux à la poulie. Il va faire une entrée magistrale en France grâce au plan Marshall. Au total pas loin de 80000 exemplaires seront produits. En 1951, son frère le FC, F pour France sera assemblé à l’usine Mc-Cormick de Saint-Dizier. Seule différence l’allumage sera à allumeur rotatif communément appelé DELCO (Dayton Electrical Laboratory and Co). Démarreur, poulie, ailes arrières et prise de force font partie de l’équipement de série. Suivront les Super FC (1952 1953, cylindrée augmentée à 2010 cm³, refroidissement par pompe à eau) et Super FC-C : le deuxième C pour carbureted (carburateur), fabriqué de 1952 à 1957. Cette fois ci le moteur FC 123 est fabriqué à Sain-Dizier. Avec leurs grandes roues motrices ils auront une adhérence extraordinaire et une robustesse honorable. Très typiques les bras de relevage ne sont pas à l’arrière comme sur la plupart des tracteurs mais à l’avant du poste de conduite. Ils sont reliés au mécanisme arrière par deux longues tringles. Elles en font leur charme inédit et requièrent une certaine dose d’acrobatie pour se loger au poste de conduite. N’est pas conducteur de Farmall qui veut ! La grille des vitesses est également inhabituelle car la première ne se trouve pas en haut à gauche mais au milieu. Enfin, dernière originalité, le branchement de la batterie est à l’Américaine ; le plus à la masse, le moins au démarreur alors que sur le vigneron de même génération c’est le branchement à la Française. Suivront enfin les Diesel super FC-D et FCN ( N pour Neuss)

Image_42.jpeg

                   Gabiers et tracteur en tenue d'apparat.

Un beau jour de février 2005 Rémi annonce : il faut aller voir un McCormick à Castelnau Durban, il est à vendre.

-de quel modèle s’agit-il ?

-je n’en sais rien...

- bon, allons-y mercredi prochain.

Encore un jour de neige. Le beau Farmall est dans la cour, derrière les maisons du hameau des Gardesse. Il est bien sur ses aplombs, assez bien chaussé, repeint sauf les inscriptions sur le capot, le pot d’échappement est de guingois.

 -ce n’est pas un C (il aurait eu les roues avant en row-crop avec de fortes chances), s’écrient les visiteurs mais un FC !  

-presque mais c’est un Super FC-C.

-vous n’avez pas repeint les jantes comme à l’origine,

-c’est vrai, je n’ai pas respecté la teinte initiale. Si nous faisons affaire je vous repeindrai le capot, il me reste encore de la peinture. Je vais vous l’allumer.

Sans histoire le moteur FC 123 démarre et ronronne tranquillement.

-il manque tout le système de relevage ! Ca lui enlève beaucoup de cachet.

-exact, ces pièces je ne les ai pas. J’ai acheté le tracteur dans cet état, il est originaire de la région de Daumazan. Par contre, j’ai une deuxième barre plate qui peut toujours vous servir pour un autre modèle. J’ai la carte grise. L’engin est convenable. Allez, pour 600 dollars je vous le laisse.

-bon, c’est d’accord, nous viendrons le chercher dans les jours qui viennent et l’amènerons par la route.

-c’est entendu.

Le jour j fixé était le lundi de pâques : beau temps, belle mer. Farmall en route, Rémi au volant. Tout le monde se quitte bien content mais sitôt la descente après le hameau entamée, voilà que le moteur hoquette, puis repart

-p….n, les vis platinées qui d…….t, j’aurais du les changer.

-Hm, Hm pas du tout sur que ce soient les vis vu les symptômes de l’essoufflement.

 Rémi continue et tout le long du trajet, plus de deux heures tout de même, ce ne furent que d’incessants arrêts, démarrages. Mieux qu’un banc d’essai des démarreurs Ducellier ou Lucas….

-nous allons y laisser le démarreur, Rémi ! Voyons si quelque corps étranger n’obstrue pas les voies respiratoires. Mais non ; le pilote voulait continuer. Enfin la plaine de Lorp finit par être en vue.

-dimanche le professeur va jeter un coup d’œil à ce moteur endothermique. C’est dans la carburation que ca se passe. Dès qu’il est chaud, il s’arrête et se rallume très bien après quelques instants. L’allumage n’a rien à voir là dedans.

Quand André vit le Farmall : qu’il est beau, nom de nom, c’est un français ! (quel connaisseur !). Voyons les poumons.

Au bout de quelques minutes à peine, un cri de joie faillit renverser la sauterelle de Saint-Dizier. Mais regardez : vous avez failli perdre le carburateur, un boulon desserré, l’autre foiré. Prise d’air additionnelle, Messieurs ! Méfiez vous toujours des joints Klingerit dans les vieilles mécaniques. Comment voulez vous que l’ajutage d’automaticité remplisse son rôle s’il y à un apport d’oxygène intempestif. C’est comme un poisson hors de l’eau, trop c’est trop.

Ah, cette dynamique des gaz, pas si compliquée que ça, à condition d’être dans le bon tuyau.

Du coup le Farmall respirait très bien, de beaux jours l’attendaient. 

Après un petit séjour provisoire dans le pré de la plaine, il rejoignit le Hangar de la Tracpaco.

Son pot d’échappement changé mais légèrement plus petit en Ø que l’original il était devenu rouge vif un soir de remorquage dans la côte de Saudech. Aurélien et Ghislain en étaient éberlués.

- il va fondre ou prendre feu ?

- non, mais arrivés là haut il faudra laisser ventiler le moteur en marche et tout rentrera dans l’ordre.

Courant juillet les tringles de relevage avaient été ramenées de chez un collectionneur de l’Essonne par un camion des grands Bleus, puis les marquages du capot refaits.

Il était quasi complet et prêt pour les défilés et autres promenades, beau comme à sa sortie d’usine.

 

 

autrefois couserans 2006 012 

        Quel public, regardez moi cette calandre, elle en dit long!!

 

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