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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 14:19
Allauch, toisième édition
Allauch, toisième édition
Allauch, toisième édition

 

 

Allauch, troisième édition

 

 

La dernière expédition pour rapatrier les accessoires du tracteur Energic * est pour ce dimanche 9 novembre.

Vous ramènerez bien quelques pavés pour faire mon dallage à Lasserre avait demandé Alain plusieurs fois.

-Tout dépendra du poids des ustensiles agricoles. Nous ne pouvons guère dépasser les 400kg de charge utile.

A 5h09 le petit convoi, tous feux scintillants s'élance à la conquête de l'est. Le véhicule tracteur est le Kangoo d'Alain tractant la jolie remorque Lider. André est dans le compartiment passager et Cybèle est dans le coffre. Rouler avec ce genre de voiture moderne, confortable et silencieuse est un plaisir. Les moteurs sont conçus pour tourner à faible régime dit éco d'où faible consommation. L'embrayage est d'une douceur exemplaire et le maniement des 6 vitesses est tellement onctueux que l'on croirait voyager à bord d'une voiture à boîte automatique.

La journée s'annonce belle, le ciel est dégagé et déjà orangé vers le lointain est. A Saint-Girons la température n'est que de 1°, elle montera sensiblement dans la journée puisqu'avant le retour elle arrivera jusqu'à 15° à Massilia.

L'autoroute est engagée à Bram. Par cette heure matinale la circulation est faible. A Nissan les Ensérune c'est la petite halte café. Cybèle se dégourdit les pattes. L'équipage est en pleine forme. Aujourd'hui Eole s'est invitée et de toute la journée soufflera pratiquement tout le long de l'autoroute.

Pourra-t-on atterrir 363 chemin Marius Milo sans se tromper? Aux environs de Nemausus Alain appelle vers 8h10.

-Pour aller chez vous, il ne faut surtout pas aller au vieux port mais où faut-il sortir déjà?

-C'est simple, vous suivez la Rose. Allauch sera indiqué.

-Parfait, une fois sortis de cet immense écheveau de voies, nous retrouverons le chemin.

Et le GPS? Il est bien intégré dans la voiture mais il n'est pas paramétré pour la destination finale. Alain ne sait pas le faire. Le conducteur tente bien quelques réglages à l'arrêt du Lançon de Provence, en vain. Sur le portable, pas de connexion. Alors en avant, il suffite après tout de suivre le fil d'Ariane.

André de demander;

-tu es sûr de pouvoir arriver sans te tromper?

-Oh non, pas du tout. Nous pouvons aussi bien nous trouver à Aubagne où à la Farlède mais avec un peu ce chance atterrir directement chemin Milo. C'est bel et bien ce qui s'est passé. Alors que la circulation est devenue très dense, Berre et Marignanne sont longés et le panneau La Rose finit par apparaitre. Il suffit de se laisser guider. Deux promeneurs pourtant du coin, sont questionnés pour savoir où se trouve le fameux chemin.

-Nous ne savons pas répondent-ils en souriant.

Il ne faut jamais demander son chemin à quiconque, la réponse est toujours la même; je ne suis pas d' ici. Trente mètres après, c'est là, le 363 est atteint. Il est 11h20, 452 km ont été parcourus. La performance n'a rien d'exceptionnel, la radio navigation ( à la boussole comme Charles Lindbergh en 1927) est beaucoup plus classe.

Philippe le cousin d'Alain accueille les voyageurs. Alain, parti voir sa mère, va arriver d'un instant à l'autre. Le soleil est radieux, la température printanière. Cybèle saute comme un cabri, folle de joie en retrouvant une terre connue.

Allons voir le matériel à embarquer disent les baroudeurs, il faut charger tout de suite.

Oh c'est formidable! C'est une charrue trois socs Bourguignonne et une bineuse. C'est mimi tout plein et en bon état. En plus ça rentre à l'aise dans la remorque, 1.5m et 1.3m maxi en longueur.

Sur ces entrefaites Alain arrive et après une cordiale poignée de main;

-vous pourrez emporter quelques pavés?

-Qui sait, vous vous rendez compte, que vont penser les automobilistes en voyant ces gros cailloux dans la remorque. Ils vont être intrigués…

Le matériel est vite embarqué. La charrue est logée en travers à l'avant, puis la bineuse dans le sens de marche (pile poil à la largeur intérieure de la remorque).

Maintenant il faut se résoudre à compléter le chargement. Les pavés sont derrière la maison. Treize y prennent place (comme le n° minéralogique des Bouches du Rhône, coïncidence?). Tout va bien, ce n'est pas la cote d'alerte. Il y a aussi une souche en plus. Ah cette fois ci nous sommes dans l'originalité totale, ce sont les voyages à Allauch qui le veulent.

Tout est bien sanglé. Les pneus de la Lider ne montrent aucun signe d'inquiétude. Alain et le petit Saint-Gironnais partent chercher des pizzas dans le vieux village qui ne manque pas de charme. Le repas sur la terrasse, au soleil, est délicieux. Le moment est fort agréable. Après cette longue matinée les appétits sont voraces.

A 14h 10 il est temps de reprendre la route, vers l'ouest cette fois ci.

-Vous vous y retrouverez demande Alain?

-Oui, sans doute, c'est plus facile au retour qu'à l'aller, il suffit de suivre les aiguillages. Au revoir et merci beaucoup.

André se préoccupe du niveau de gasoil. Il n'est même pas à moitié. Alain assure qu'il y en a assez jusqu'à Saint-Girons.

Le vent de noroît souffle fort et de travers. La vitesse ne pourra pas être élevée, puis il y a beaucoup de circulation. Dans les rafales il faut tenir le cap. Les manches à air sont à l'horizontale, c'est dire. La vigilance s'impose. Derrière, dans la roulante, les objets d'art ne bronchent pas. Le soleil est en pleine face depuis le départ jusqu'à Montpellier. Les poids lourds frigo en majorité, sont plus nombreux que le matin. Beaucoup sont de l'écurie Olano et Permafrio. Une semi savoyarde croisée dans l'autre sens intrigue. Porte-t-elle vraiment des dentées alimentaires ou quelque marchandise pour une usine en rupture d'approvisionnement?

A Bram, c'est la dernière sortie à péage, 241km entre cette sortie et Arles. Fanjeaux, perchée sur son promontoire est visible depuis Villesiscle. La Kangoo monte vaillamment la côte en 4ème puis file en 6ème dès la sortie de la jolie petite bourgade. Alain appelle à ce moment là, nous sommes à Bram. Il n'était pas loin derrière, d'un peu il aurait rattrapé les ariégeois, mais lui continue sur Toulouse.

On fait le plein demande André?

Ce n'est pas la peine dit Alain.

Mais si répond le conducteur, on te doit bien ça. Nous en mettrons à Foix. Finalement à la sortie de Verniolle, ce sera fait à la station Carrefour de la zone commerciale en face du Brico dépôt. Le score s'établit à 6,3l. Ce n'est pas mal, non, compte tenu du poids remorqué et du vent? Il y a 241 km d'autoroute payante entre Bram et Arles et 49km entre Saint-Martin de Crau et Lançon de Provence.

A l'arrivée à Saint-Girons il est 21h20, quasi le même temps de trajet que le matin.

André est déposé à Beauregard, la remorque dételée à l'Allée des Tilleuls. Après un petit moment de bavardage Alain regagne sa base. Il est convenu que les précieux outils seront déchargés lundi soir à 18h30.

Dites moi, Alain, notre journée n'était pavée que de bonnes intentions! Si vous voulez créer une voie Appia à l'entrée de votre Datcha, il faudra affréter un cargo (parce qu'il y en encore quelques tonnes), vous ne risquez pas de battre le pavé, ni d'être sur le pavé, peut-être de tiendrez vous le haut du pavé en tout cas!

* cf. l'article allo Allauch jeudi 31 janvier 2019.

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