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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 21:32
 

   

          Messidor, la moisson d’antan à Laynat

 

 Laynat ? Oui, un hameau de Taurignan-Castet sur la route de Fabas ou depuis la troisième année est organisée la moisson à la lieuse sur la terre de Aimé. Le lieu est magique, c’est un coin de paradis. La fête est prévue pour le samedi 25 juillet. Le champ en bordure de la départementale est légèrement vallonné. A son extrémité supérieure un pré bien fauché sert de parking pour les voitures du public, les tracteurs et les machines. Ce jour là deux engins de la tracpaco sont de sortie, le Fordson Power Major et le Renault Perkins 7013. Pour le Renault c’est sa première promenade en public depuis sa sortie du bloc opératoire. Il traîne une petite remorque chargée d’une magnifique faucheuse javeleuse Fahr que Guillaume à préparée. Fonctionnera-t-elle ? Toujours est-il qu’elle n’a pas servi depuis des dizaines d’années. Elle est de 1932 et est toujours restée dans sa famille. Le petit convoi quitte les entrepôts de Lorp à 8 heures. En moins d’une heure les coteaux de Laynat sont atteints. Les Diesels ronronnent allègrement. Le temps est splendide. Les pilotes sont heureux. Au village Paul surgit avec sa moto et demande en riant :

- où allez-vous ?

-au même endroit que toi lui répond un quidam.

Là haut tout le monde se congratule. André, Claude, Rémi, aimé, Georges, Alain sont à pied d’œuvre et préparent qui le petit déjeuner, qui le matériel. Les Som 20 avec sa splendide lieuse Heywang, Utility 235, F135, Deutz F1l, Super 6 sont déjà alignés. Ceux de la Tracpaco s’y joignent. Ce bataillon à fière allure. A peine la javeleuse descendue de sa remorque, bien du monde vient tourner autour.

- belle machine. Et pourquoi ne pas la faire marcher aujourd’hui avec les vaches ?

- si vous voulez, pourquoi pas !

- tout semble en ordre, elle est bien graissée, la lame semble bien affûtée (Marko y travaillait encore la veille à 22 heures).

Pour une aubaine, c’était une aubaine !

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet il était temps de prendre une petite collation et de déglutir un petit canon.
Vers 10 heures, une fois les opinels repliés, l’heure de couper la céréale est arrivée. Oh certes cette année elle n’était pas des plus denses, mais qu’importe la récolte pourvu qu’il y ait l’ambiance !

Les Dieselistes attaquaient avec leur machine puis les splendides vaches Mirandaises de Camou- deux bêtes remarquables, semblables en tous points, bien conformées, bien encornées, puissantes et à l’écoute-étaient attelées à la Fahr. Guillaume était inquiet mais aussi fier. La démonstration inopinée allait-elle réussir ?

La foule s’était considérablement épaissie. Tout d’un coup le monde se retrouvait magnifiquement projeté en arrière de 50 ans. Ca papotait gaiement dans les rangs….

A la grande joie des spectateurs et organisateurs la javeleuse à été stupéfiante ! Les vaches menées de main de maître par Francis tiraient cet outil d’un pas sur et soutenu la machine où deux assistants n’étaient pas de trop. Pas un bruit ne se faisait entendre, la lame zigzaguait entre les doigts du porte-lame comme si elle coupait de la salade. Très vite Pierre Yves aux commandes du râteau  javeleur faisait des gerbes régulières malgré les variations de densité de la récolte. En bout de raie il débrayait la lame et la réenclenchait dès que la machine était en ligne. Puis il s’est remplacé avec Guillaume. Au second tout crac, un petit incident. Le terrain était un  peu bosselé et en tournant  un peu court- ce n’était pas leur faute à ces braves vaches- le bout du timon un peu vermoulu céda. A peine 15 cm. Ce n’était pas bien grave et l’attelage put être rétabli.

De l’autre côté les lieuses Heywang à roues pneus et Massey-Harris tirées par le Super 6 et le Deutz pondaient leurs gerbes avec une régularité de métronome. Quelle matinée éblouissante ! Dans le champ une escouade de journaliers rapprochait les gerbes de la bordure mais comme la paille était humide il était décidé qu’elles ne seraient pas chargées avant le mercredi. Celles de la javeleuse avaient été au préalable liées avec des liens de tiges comme au bon vieux temps. Quel travail ! Aujourd’hui c’était du folklore mais on ne pouvait qu’avoir une pensée très émue en se remémorant le travail ardent et pénible de nos aïeux à une époque où la motorisation n’était pas encore venue soulager leur peine.

Vers 13 heures, vaches dételées et  matériel garé, un succulent repas attendait les disciples de Cérès dans la belle grange de Laynat. Ah que ces moments étaient délicieux. Rires et chants ponctuaient les discussions et les coups de fourchettes, rien n’avait plus d’importance que la fête de la moisson.

Aux alentours de 16 heures le chemin du retour était repris. Dire qu’après la moisson il y a le dépiquage. Quand on songe qu’au début du 20 ème siècle il n’y avait pas loin de 60 constructeurs de batteuses et que maintenant ceux des moissonneuses batteuse se comptaient sur  les dix doigts……

Bravo Laynat !!!!

 

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Laynat, la croissance du blé à été difficile....





 Alain peaufine les derniers réglages...



L'équipage à l'oeuvre, sympathique, non?



 Les vaches sont parfaites, le meneur,Alain est en tenue...






La maneuvre qui à couté 15 cm de timon.



Ca file bon train!
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