Direction Verkhoîansk

      Dimanche 17 janvier 2010, direction Verkhoïansk,

 Il fait froid en cette mi-janvier. La neige est tombée vendredi, épaisse, dense. L’épaisseur est de plus de 25 centimètres ! Il faut remonter loin en arrière pour en voir une telle couche. Aussi ce Dimanche matin,  les pilotes de la Tracpaco de s’écrier : en route, il faut sortir quelques engins et faire une virée de reconnaissance dans la plaine.

A 11 heures le 137 démarre, il ne se fait pas prier, tout fonctionne à merveille. Un petit tour de piste avant midi et la fête continue en début d’après midi.

A 14 heures avec Damien, deuxième manche. Les batteries sont bien chargées mais Marko préfère remorquer le Perkins pour le démarrer. Que nenni, la piste est damée, le 137 patine dès que le Perkins est embrayé. Damien est stupéfait ! Alors il faut bien essayer au démarreur : un coup de Ki-gass( la petite pompette qui envoie une pulvérisation de gas-oil à l’admission), un peu de préchauffage et le beau moteur démarre comme si de rien n’était ! Il fait pourtant – 5°. Maintenant que les Diesel ronronnent c’est l’occasion où  jamais de s’amuser et de faire quelques glissades. A l’entrée du chemin de la Mole, petit coup de patin sur la roue droite et le pur sang orange pivote tout de go exactement comme un chenillard pour virer. Les promeneurs sont baba d’une telle manœuvre. Petit arrêt à la maison blanche pout tirer quelques grosses branches du pin qui, n’ayant point supporté le poids inhabituel de la poudre blanche, se sont brisées. Damien aux commandes du Renault  exécute l’opération à merveille. Ce n’est sans doute pas aujourd’hui que les moteurs vont chauffer.

Sur le chemin de la plaine la neige est très tassée, voire verglacée. La vitesse est prudente. Les passants saluent les conducteurs, un brin de causette de ci de là, puis à la croix de Sentaraille la route est quittée pour prendre le chemin des steppes. La poudreuse est formidable. Le 137 ouvre la piste, fonce dans les congères, pourfend les bordures épaisses, glisse, patine, fait mine de se mettre en travers, un petit blocage de différentiel le remet dans l’axe. C’est le moment de faire quelques photos pour immortaliser la scène. Quel panorama, quels paysages ! A part le ronronnement des Diesel il n’y a aucun bruit. C’est le calme plat. Et les deux engins, Case IH devant Renault, deux grandes marques naguère fortement concurrentes, figures de proue avec la Massey-Ferguson du machinisme agricole des trente glorieuses !!! Quel moment émouvant !

La ballade continue vers Bagens, la Cometer. Damien est très sérieux et se demande si l’équipage n’est pas égaré- Que dirait Sir Hillary ? (qui avait pérégriné au pôle nord avec des ptits gris à chenilles caoutchouc)- dans cette immense plaine ou seuls les piquets de clôture semblent donner des repères.

Sous la Cometer direction le village par l’ancienne voie ferrée. Au loin arrive un quad : c’est Armand qui fait aussi son petit tour dominical. Les tracteurs se serrent un peu sur le bas côté. Encore un petit brin de causette puis le Renault en repartant glisse un peu sur le côté droit et se remet tout doucement sur la trajectoire. Le 137, aux aguets, s’apprête à lui donner main forte : câble et chaine sont toujours enroulés sur le relevage, tel le débardeur, remorqueur de métier. Chez Rémi y a-t-il quelqu’un ? Non, le convoyeur de l’exceptionnel vaque à une occupation, mais où ?

Le garage est rejoint, les manœuvres, toute de délicatesse (le pied hors de la pédale d’embrayage) permettent aux outils de reprendre leur place assignée, un peu comme les vaches à l’étable. Oui, mon beau Renault, il faudra t’opérer de la pompe à eau. Tu perds un peu de liquide mais ce n’est pas bien grave.

Les batteries sont enlevées, les couvertures mises, le dépôt est fermé. Au moins aujourd’hui les châssis ne se seront pas salis ! D’un peu les équipages étaient prêts à rallier Vladivostok ou Irkoutsk !!!!

 

      

 Le 7013 au remorquage.