Le labour herculéen à Salucie
Le labour expérimental de Salucie
Le prestigieux défilé d’Autrefois le Couserans venait d’avoir lieu, restait maintenant à préparer le concours départemental des jeunes agriculteurs aux Baudis le dimanche 23 août. Les tracteurs d’antan y étaient conviés et une parcelle pour le labour à l’ancienne leur était réservée. Un détachement de la Tracapco pourrait bien y venir, non ?
En visitant nonchalamment le local de l’usine de Lorp où restait encore quelques matériels de l’association, Marko et Marcel avaient repéré une charrue bisoc traînée,garée sous le porche de l’ancienne forge, elle semblait à l’abandon. En y regardant de plus près sa marque s’avérait être une Oliver. Complète, sans rien de cassé ni de faussé, âge, étançon, soc, versoir, rasette en bon état, cet araire n’était apparemment affecté d’aucune tare. Même l’angle d’entrure paraissait normal. Seuls manquaient quelques crampons de la roue d’entraînement de la came, remplacés par des équerres adroitement confectionnées. A qui pouvait appartenir ce bel outil ? Renseignements pris auprès de quelques membres de l’association, ni Paul, ni Claude, ni Roger ne savait à qui elle était.
Paul avait dit :
-prenez la pour les Baudis et vous la ramènerez où vous l’avez trouvée.
Aussitôt dit, Marcel de la charger sur la remorque et de la déposer à Salucie. Thierry s’était déclaré enthousiasmé à l’idée de la tracter avec le SOM 40 et faire une démonstration si tout allait bien aux Baudis.
Entretemps Roland rencontre Marko tout début août et lui dit :
-mais vous avez pris la charrue ! Elle est à moi, vous pouvez l’essayer et après le concours vous la ramènerez au dépôt à Maubresc. Elle vient de la région de Moulis, elle à été achetée neuve, c’est une première main.
Quelle joie !
Le premier essai fut décidé pour le lundi 10 août en soirée. Le temps était très beau. Roger, qui se trouvait là s’était montré ravi de participer à l’essai. Le SOM 40 attelé, le bel ensemble prit la direction de l’immense champ derrière les bâtiments mais premier avatar la roue motrice est bloquée ! Roger va chercher une barre à mine et essaye de forcer la roue à faire une rotation. Peine perdue, même en position basse la roue refuse obstinément de tourner.
N’insistons pas, retour à l’atelier, il faut tout démonter, graisser et réessayer quant tout sera revu. Il y a longtemps que cette mécanique n’a pas fonctionné.
Le démontage n’a pas été compliqué et il était merveilleux de voir l’ingéniosité des ingénieurs de l’époque pour avoir inventé ce
système de came. Pour faire monter ou descendre les corps de charrues par rapport au bâti la souplesse et le silence étaient dignes d’un système hydraulique.
La voilà! De nombreux assistants et des socs récalcitrants!!
Elle est vraiment belle, non? Les assistants ferraillent, le point de surfusion n'est pas encore atteint....
C’est ce qui fait le charme de ces charrues traînées d’antan avec la longue corde de commande de cette came relevée depuis le siège du tracteur. Le premier soir le travail de nettoyage et graissage était presque fini. Restait à remplacer les boulons de l’essieu gauche qui n’avaient pas supporté le desserrage.
Pour un chantier, c'est un chantier!!
Mardi 11 août.
Cette fois ci ca va beaucoup mieux. Le mécanisme de montée et descente fonctionne bien. Toutefois les socs ne rentrent pas assez profondément. La terre est dure, il est vrai, et peut-être qu’à la première raie le médiocre est permis.. En remontant c’est un peu mieux, il y à même des passages où la charrue plante vraiment, la terre est bien versée. La manœuvre de réglage du grand levier n’est pas très fructueuse. Le châssis de la machine au lieu d’être parallèle au sol pique trop du nez.
L’attelage du tracteur n’est pas assez flottant, réglons la barre plate et inversons la pièce avant de la charrue et de troisième essai demain.
Mercredi 12 août.
Courage et passion, il faut reprendre les essais. Le soleil est toujours de plomb et la terre aussi dure. Il n’y a pas de grand changement par rapport à la veille. La roue est manœuvrée et réglée différemment pour augmenter le terrage mais en vain. Le grand levier de réglage de la profondeur est très dur ; il y à certainement un point faible de ce côté-là. Le châssis ne travaille pas bien à l’horizontale. Il y a des bandes où, la terre étant probablement moins dure, les socs rentrent profondément. Le puissant moteur du SOM 40 régule. Le labour commence à prendre de l’allure. Il est assez bine versé. Question relevage et descente en bout de raie, c’est la perfection. Le mécanisme fonctionne en grande douceur. Pour ce soir il est plus raisonnable d’arrêter le travail et d’attendre peut-être une pluie bienfaitrice.
Pourtant même pour le concours des Baudis pas une seule goutte ne sera tombée. Ce fut un été de sahel !
Le soir les laboureurs rentraient jaunes de poussière, leurs dents crissaient……
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En plein effort, allons un peu de doigté dans le réglage et le tour est joué!
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