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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 20:54
LE 1926 et sa semi savoyarde      Le SM 340 V8!                                               LA Fayette et le Renault AHN
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LE 1926 et sa semi savoyarde Le SM 340 V8! LA Fayette et le Renault AHN

Le départ matinal des poids lourds de Saint-Girons,

Pour qui se serait posté un lundi matin de très bonne heure à l'entrée de Saint-Girons, sous les platanes à côté de la pharmacie Talobre, dans ces folles années 70 insouciantes, n'aurait pas été déçu.

En effet la noria des grandes écuries St-Gironnaises commençait tôt, dans les quatre heures et avant, parfois le dimanche soir pour ceux qui voulaient prendre un peu d'avance. L'industrie tournait à plein, les semaines étaient longues, souvent harassantes. Saint-Girons grand cru de papeteries, entre autres industries, recevait ses marchandises de loin et les expédiait loin. Les grandes écuries de transport routier étaient infatigables, les Rives, Meric, Lemasson, Rieu, Souquet, Campourcy, Innocent (les grands bleus), Saurat, Martres, Mirouze répondaient présents.

Les papeteries Bergès, Matussière et Forest (Lédar) , Job, Martin donnaient tout leur allant et la devise, “si vous l'avez ,un camion vous l'a apporté” s'exerçait totalement.

Les vendredis et samedis matins étaient des journées de déchargement et de rechargement pour de lointaines destinations. Puis les garages rejoints, l'entretien coutumier des bahuts avait lieu; lavage, graissage, vidanges, changement de pneus, réglages des freins.

La marée du lundi matin.

René de chez Mme Meric avait pris un grand soin de faire garer les semi dans le garage selon l'ordre de départ.

Voici les flamboyants Henschel qui entament leur longue pérégrination. Georges arrive avec le F 191 813 CR 09 et s'en va vers l'est. Demain matin il aura rejoint Gundershoffen après très peu de sommeil. Plus de 900 km à parcourir, seulement un peu d'autoroute entre Sète et Nîmes, puis dans la vallée du Rhône.

Le fringant 1924 s'élance à son tour. Mardi matin il va livrer au Theil sur Huisne. Son chargement haut de 2,6m est fait de bobines de papier hygiénique.

Samuel déboule avec le beau 1926 602 EK 09 et son V8 tonitruant. Enfin une cabine basculante!

Son lourd chargement de papier support carbone est destiné à Sorel-Moussel,

Le chauffeurs, soucieux de leurs belles mécaniques, avancent à petite vitesse au sortir de la cité, le temps que les moteurs et les boîtes s'échauffent un peu. A froid les vitesse passent moins bien, il faut ménager les montures.

Imagine t-on, à l'époque le surmenage des engins? Très peu d'autoroutes en France, quasi toutes les villes à traverser. Quels efforts pour les embrayages et les boîtes!

Un rugissement inédit fait trembler toutes les feuilles des platanes. C'est Coco et son SM 300 avec son splendide V8 M.A.N. (436 DV 09) qui emmène du papier cigarette en Hollande.

Dolon avec le Berliet rouge GLR 250 (271 CJ 09) suit peu après. Il monte aussi dans le nord. Là haut ils rechargeront du chanvre à Caffié pour La Moulasse ou du fret à Rotterdam.Les plus chanceux, ceux qui n'auront pas perdu de temps dans les déchargements reviendront le mercredi soir ou le jeudi.Alors un deuxième tour pourra être effectué. Ce sera Marseille ou Bordeaux ou Apprieu. Les retours, ah, ils abondaient: pâte à papier à la Rochelle, Bordeaux ou Tarascon, des produits chimiques ; goba blanc aux Roches de Condrieu, St-Fons, sulfate d'alumine à Septêmes les Vallons, carbonate à Plan d'Orgon ou Salins de Giraud, sans compter les vieux papiers de tous les coins de France.

Un autre Henschel pointe sa calandre, rouge celui là, c'est Marpinard et son 551 cabine basse. Il ne fait pas craquer les vitesse et pourtant il a une boîte très délicate.

Maintenant un Scania orange, le super 110, au sifflement caractéristique du turbo. Pierrot va aux papeteries de Buxeuil au Mans. Il a des chevaux sous le capot avec un chargement léger de papier crêpé.

Tout le trafic qui partait vers le nord passait par Toulouse puis Bordeaux et la mythique nationale 10. La plupart des camions évitaient Bordeaux en bifurquant à la Réole et en rejoignant Libourne. Pas question de passer par l'infernale N20 extrêmement accidentée jusqu'à Limoges (Cahors Souillac, Pierre-Buffière, Uzerche, Brive, Donzenac!).

Paul avec son Berliet 4 roues est parti très tôt. Livraison à la République des Pyrénées à Pau (3 bonnes heures de route) et retour à 8 heures aux papeteries Bergès pour un deuxième tour à Perpignan pour livraison l'après midi! Une autre fois ce serait Apprieu ou Jarnac ou une ribambelle de clients entre Carcassonne et Valence.

Quel est ce bruit aigu

époustouflant? Un Unic de la flotte Lemasson. C'est Jean Dedieu qui s'élance vers Bordeaux avec sa cargaison de bobines de papier journal. Les V8 Unic, les premiers du marché français ne passent pas inaperçus. Matussière et Forest expédiait à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Tarbes, Pau, Perpignan.

La Fayette est parti dimanche soir à Perpignan avec l'Unic camion remorque. Le trajet Saint-Girons Perpignan, c'étaient six bonne heures, une route “sportive ”, le col Del Bouich, Belesta, Puivert, Quillan, le défilé de la Pierre Saint-Lys, une véritable épreuve! En posant le lundi matin à l'Indépendant, il sera de retour à St-Girons l'après midi , pourra recharger chez Matussière et départ. Quelle gloire!

En 1974, il aura l'honneur d'être équipé d'un tracteur V8 Unic neuf et d'une semi d'occasion. Puis en 1978, le Ford Transcontinental sera sien. Il est heureux et extrêmement fier, et enfin le Mercédès 1933 couronnera sa carrière.

Chez Emile Rives, les grands verts, les convois partaient de Gajan. Cette noble écurie était majoritairement montée en Saviem et possédait aussi quatre trains routiers Unic. Quelles étaient à l'époque les entreprises équipées en trains routiers? *

Le Saviem bleu et jaune SM 260 camion remorque part à vive allure. Il est vide et conduit par François, le virtuose de la grue forestière qui va dans la forêt noire charger du pin pour Lédar. Le bruit plus feutré du six cylindres MAN est reconnaissable entre tous.

Ainsi tous les lundis matins la noria des poids lourds ne cessait de quitter le “port routier” pour livrer les clients des usines et ramener les approvisionnements.

A huit heures ce sera au tour des invincibles AEC d'entamer leur ronde incessante avec les remorques à wagons entre la gare et Lédar, la Moulasse, Saint-Lizier, Sentaraille et même en ville entrepôts Montané).

Les erreurs d'aiguillage.

L'Henschel 438 CC 09 était parti livrer une semi de bobines de papier hygiénique au Theil. Le chauffeur qui n'y était jamais allé n'avait pas regardé avec attention l'adresse sur le bon de livraison et était allé au Theil,mais lequel? Car en y arrivant le voilà de se renseigner de ci de là; je cherche les papeteries du Theil, connaissez vous?

Non, point du tout.

Alors dépité  de téléphoner au 111 à Saint-Girons; je suis au Theil mais je ne trouve pas la papeterie, personne ne la connaît!

-par où es tu passé?

-hé bé par Montélimar pardi!

-bon sang mais c'est au Theil sur Huisne dans l'Orne que tu dois aller!

-!!!!

Etienne et André étaient partis à deux avec le F 191 117 CW 09 à Saint-Etienne. Insouciants ils croyaient devoir aller au chef lieu de la Loire. En arrivant à proximité de Vienne, voyons un peu l'adresse précise se dirent-ils. Misère, c'est à Saint-Etienne les Orgues à côté de Manosque qu'il nous faut aller! Première bretelle et demi tour, nous allons nous les faire remonter à notre retour!!

Avril 92.

Les transports GTA de Toulouse ont affrété un camion pour venir embarquer un lot à l'usine de Lorp. Mr Godard annonce qu'il est parti à 15 heures de Montauban et qu'en fin d'après midi il devrait arriver. A 19 heures toujours personne. A 21 heures voilà enfin l'affrété plutôt dépité. L'expéditeur, habitué aux chargements tardifs, l'attendait et de lui demander aussitôt;

-mais d'où venez vous que diable?

-ah, je suis allé me perdre à Saint-Lizier du Planté (petite commune rurale du Gers), là bas personne ne connaissait de papeterie et j'ai fini par trouver le Saint-Lizier, le bon!

-forcément, vous venez d'un patelin où il n' y a que des plants, vous vous êtes bien planté!

La cité Couserannaise, bien nichée au confluent des verdoyantes vallées était le lieu d'une intense activité industrielle. L'arrière pays n'était pas en reste avec l'activité du bois des carrières et de l'agriculture.

Les camions et wagons, menés par les tenaces chauffeurs, avaient contribué sans relâche à cette glorieuse épopée.

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cf... autres articles;

Panama , l'écluse infernale. 11/10/2011.

Saint-Girons, la ville des poids lourds au long cours. 20/02/2012.

Des tracteurs et des wagons. 18/05/2012.

Départ pour Vizille et Villeurbanne en Henschel HS 19. 04/06/2012.

1926, à quai, s'il vous plaît! 05/06/2012.

Les Henschel ne répondent plus! 29/06/2012.

L'échappée de Cyrrhus en Scania super 110. 27/12/2012.

Périple en SM 300. 31/01/2013.

Retour de vacances en Henschel HS 140. 13/06/2013.

Virée en Saurer D 330. 12/10/2013.

L'odyssée des remorqueurs de wagons à Saint-Girons. 24/01/2014.

Dauphine Renault et maxi code Henschel F 191. 05/12/2013.

*les trains routiers Gault et Frémont à Saint-Pierre des corps, Bernis, Emile rives.

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commentaires

C
Excellent rappel d'un passé industrieux au service du territoire, agrémenté en prime par de belles photos renseignées de PL. Bravo !!!!!!
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Y
Ah c'est toujours une joie de parler de notre cher Couserans et d'être encouragé par de fidèles lecteurs!

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