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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 10:47

 

 

En arrivant dans le haut lieu du rassemblement des tracteurs d’antan, tous les spectateurs avaient eu le souffle coupé. En effet, non seulement un panel extraordinaire de tracteurs se trouvait là, en immenses arc de cercles, mais encore une flotte impressionnante de Massey-Harris, de Ferguson et de Massey-Ferguson, petits et gros, trônaient là. Les exclamations de joie et de surprise fusaient de partout. Ils l’avaient bien dit, les organisateurs ; le thème sera Massey-Ferguson d’hier à aujourd’hui ! Le paquet avait été mis, va ! Dans toute la région, ils étaient allés en chercher à coups de camions. Presque toute la gamme y était, tous plus rutilants les uns que les autres. Les Massey-Harris gris à roues fer s’y trouvaient, les Ford Ferguson, les petits gris puis l’impressionnante série 100 MF et le gros articulé 1200. De grands spécialistes de cette fabuleuse marque sillonnaient les allées. Gérard, lui, grand utilisateur et passionné de MF, était aux anges…

Dans l’angle gauche du terrain, André avait monté la réplique du garage du mécanicien d’époque. Avec son petit gris Diesel, il se faisait un plaisir de faire des démonstrations de levage du tracteur avec le système inédit inventé par Harry Ferguson.

Au fond à droite les moteurs à poste fixe avaient leur emplacement, dont l’énorme Duvant et le Sulzer de Jean-François.

Les motoculteurs se préparaient pour le concours du début d’après-midi ainsi que les tracteurs du concours du club Lanz.

Les batteuses étaient en place à l’entrée du terrain pour l’incontournable battage. Très vite les participants et le public s’inscrivaient pour le repas sous le charmant bosquet de chêne. Déjà, tôt en matinée, la salle était comble. L’organisation semblait bien rodée, les groupes électrogènes ronronnaient, le mess fourmillait de monde affairé, la sono donnait à pleins phares, tous les services d’intendance étaient prêts. Les organisateurs, tous vêtus de la belle chemise noire estampillée “labour passion” étaient en plein émoi. Plusieurs rappels annonçaient qu’il y avait encore des places disponibles pour le concours de labour des motoculteurs. Quelle sympathique épreuve que celle là ! Pourtant il y avait moins de participants ce coup-ci. Peut être l’attrait du concours du club Lanz n’y était pas étranger.

 Que trouvait-on comme marques dans cette extraordinaire armada d’engins agricoles ? En plus des marques précitées, un Nuffield, un Deutz, du Renault dont un petit AFVH, un John Deere, du Fiat, du Someca, du Mc-Cormick, un Bautz, un Steyr, du Vierzon, un Percheron, du Hanomag, du Porsche, du Fordson. Comme on voit, beaucoup de

fabricants se côtoyaient. Le Schmotzer et le Hart Part présents en 2012 n’étaient pas là.

Quant aux moteurs fixes, outre les incomparables mastodontes Sulzer et Duvant toute une série de Moes, Bernard, Boblet, Thomson-Houston, Niel, Ballot, Morin Vander Cammer, en état de marche, se faisaient remarquer. Le dimanche après midi, les deux bijoux démarraient avec force flammes et fumée pour le Duvant, maîtrisé par le mécanicien expert, Didier. Le public agglutiné ne manquait pas de monter par l’échelle de coupée pour admirer l’éblouissante culbuterie à l’air libre. Bravo Jean-François et ton équipe.

Les batteuses étaient prêtes pour le dépiquage. Celle du milieu, une union batteuse, était entraînée par le Renault 7012 de Daniel. Le propriétaire de la batteuse disait dans l’entourage ; je ne sais rien sur cette marque. Un quidam lui répondait ; mais il s’agit d’un regroupement de quatre maisons, Wintherberger, Dhotel-Montarlot, Thiebaud et la Société Bourguignonne de construction.

-Ah, merci, j’y vois plus clair.

La matinée, toute de douceur et de plaisir, était passée presque trop vite.

Ah, n’oublions pas quelques belles voitures anciennes, Simca, 2CV, Peugeot, parfaitement restaurées qui étaient aussi de la partie. Les stands des boursicoteurs (les pièces anciennes de tracteurs et de motos) pour la deuxième année étaient venus à Longages. Parmi, eux, un magnifique étalage de lampes à souder rutilantes et Marcel Furlan, la célèbre casse de Lusignan-Petit, étaient aux premières loges.

 Au rayon des motoculteurs, les spécialistes habituels confrontaient leur science du labour. Quel travail pénible que de guider ces engins dans le sens travers pour compliquer la tâche. Allons, la terre soigneusement arrosée au préalable n’était pas récalcitrante.

Vers 10 heures, l’attelage inédit des Vieux Pistons Fous de Villeneuve de Rivière, faisait une entrée triomphale avec son magnifique Kenworth et sa semi porte char. Pour une surprise, c’en était une ! Sur la remorque, le splendide Farmall 966 et un petit tracteur Hyper Max fabrication maison . Garé dans l’allée centrale, le paquebot se voyait aussitôt entouré d’une foule de curieux enthousiastes. Au démarrage du somptueux 6 cylindres, le monde n’avait d’yeux que pour lui.

Après le concours de labour du club Lanz, ouvert aux autres marques, à côté du parking des visiteurs, l’après midi se déroulait dans un bonheur quasi parfait. Que n’a-t’on entendu de l’histoire de Ferguson, de David Brown Ferguson, de Ford Ferguson ! Le public n’était-il pas saturé de tant de bavardages ?

Bien sur la remise traditionnelle des prix avait lieu devant le podium. Puis c’étaient quelques instants de détente avant le repas sous le chapiteau. Les deux cochons grillaient depuis quelques heures sur l’immense tourne broche. Quelle intendance et quelle fête !

Le dimanche 1er septembre, c’est le deuxième jour de gloire. Hélios darde de ses puissants rayons tout le pays. Les équipages sont à leur poste et très vite le public afflue. La puissante et époustouflante histoire de Daniel Massey et d’Alenson Harris est évoquée, puis la fusion avec Harry Ferguson, l’irrésistible ascension de Massey-Ferguson et enfin le groupe AGCO. A midi quelques merveilleux engins de la MF faisaient un petit tour devant le podium et étaient l’objet d’un commentaire de Claude Brard, ancien de la MF à Beauvais. Il y avait tant à dire sur ces remarquables mécaniques…

Les mariages dans le machinisme, c’est comme dans les familles ; des voies parallèles qui se rapprochent, s’entrecroisent et ne font qu’une. Un peu comme les aiguillages des chemins de fer. Parfois aussi ces voies superposées un temps se dédoublent à nouveau….

Sous les chênes, le délicieux repas ravissait les convives et les discussions allaient bon train. Dans ces agapes de cène, les conversations ne dévient guère d’histoires du monde rural. Ici, un spécialiste des Vierzon racontait comment il avait dégoté un FV1, là Norbert évoquait les subtilités du départ d’un labour et la finesse du réglage de “l’araire”, David se faisait un malin plaisir de narrer qu’il avait hérité d’un B 450 dont une bielle avait traversé le carter d’où l’appellation drolatique de moteur à bielle apparente !

L’après-midi aurait pu s’éterniser à folâtrer, mais non, il y avait quand même le concours de labour de ceux d’Antic-agri. C’est tout de même le clou du spectacle et une tradition imparable. Une très belle réussite en fait, et une organisation impeccable. Le monde ne s’y est pas trompé d’ailleurs, car il y en avait autour des charrues. Les examinateurs avaient fort à faire pour juger le terrage, le déterrage, les droitures et profondeurs de la raie, le versement de la terre ! Quelle beauté ce travail, bravo les gars.  On sent bien que par rapport à la traction animale, ce sont la même harmonie et la même passion.

Eric ne pouvait manquer de faire une démonstration avec son chenillard FIAT et la charrue à 6 disques IH, la plus grosse construite par cette firme. Un labour à voir. C’était ensuite au tour de Gérard avec son gros MF et une sept corps Huard. Vraiment, il n’y a pas à dire. Le labour, c’est le labour. Voir la terre tranchée, retournée, émiettée, comme si c’était fait en douceur, est magnifique.

Puis les gros moteurs se faisaient remarquer. A nouveau la vague humaine reflue vers ces extraordinaires mastodontes. Le bicylindre Sulzer reçoit son baptême. C’est la première fois qu’il se fait admirer à Longages en fonctionnement. Au démarrage le bruit de la compression est typique. Il  a demandé un travail énorme pour le mettre au point.

L’immense Duvant n’en est pas à son premier essai et il est toujours aussi spectaculaire. Grosses flammes et volutes épaisses de fumée sortent de l’échappement, comme rejetées en force par l’énorme cylindrée. Puis quand le régime reprend son tempo, le bruit agréable du turbo se distingue nettement.

Philippe juché sur son grand Farmall faisait rugir son magnifique 6 cylindres et gravissait la petite côte à grandes enjambées…

Chez les petits moteurs, Michel est à l’œuvre. Les bijoux sont parfaitement restaurés. Quelques uns tournent et c’est toujours admirable de voir ces petites et subtiles mécaniques fonctionner. Quel doigté et quelle minutie dans les réglages. Ils représentent eux aussi une page importante de la motorisation agricole, à poste fixe, bien avant l’avènement du tracteur.

Dans les grandes allées, les débats étaient toujours aussi intenses sur l’histoire des tracteurs, des énigmes, des anecdotes, des biographies des grands hommes du machinisme. Oh, pas mal de détails avaient du être oubliés mais qu’importaient les mots, pourvu qu’il y ait eu la joie !

La remise des prix arrivait. Comme de coutume, le président commence par le dernier. C’est toujours un moment convivial et bon enfant. Bravo les concurrents. Pourrait-on imaginer une réunion comme celle là, sans labour ni sans battage ?

Peu à peu certains tracteurs partaient par la route, d’autres embarquaient sur les porte chars ou dans les multi bennes. Une grosse moissonneuse MF, sans doute du voisinage, partait par le champ et laissait flotter un long moment l’écho de son puissant Perkins. Rien n’était triste dans tout ça. L’atmosphère semblait nimbée d’une fine poussière, peut-être de la poussière d’or, symbole d’une manifestation grandiose.

Beaucoup se demandaient ; et l’année prochaine ?

Le repas du soir clôturait ces deux journées intenses. Les rangs étaient un  peu plus clairsemés mais pas chez les tracteurs MF. La plupart était encore là. Sagement rangés et patients comme de beaux Percherons, ils devaient bien se douter que ces deux journées étaient celles de leur gloire !

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Dans ce site fantastique, Gris, Rouges, Rouges et Gris, Oranges et verts se côtoient pour deux journées de liesse.Dans ce site fantastique, Gris, Rouges, Rouges et Gris, Oranges et verts se côtoient pour deux journées de liesse.Dans ce site fantastique, Gris, Rouges, Rouges et Gris, Oranges et verts se côtoient pour deux journées de liesse.
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commentaires

E
salut moi c erwann c moi qui est ganier le concour des bisoc porter
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