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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 19:31

 

Dimanche 23 septembre 2009, les Baudis, un labour inouï.

 

Dès le printemps les jeunes agriculteurs de l’Ariège avaient décidé d’organiser la finale départementale du labour aux Baudis. Bien sur le volet labour à l’ancienne était de la partie. Aussitôt, dans le Couserans fièvre et pression montaient. Combien de participants pourraient venir, qui pourrait labourer, Autrefois le Couserans était-il convié ? Les tractations allaient bon train. Très vite le message fut clair : ceux de l’association étaient conviés à gagner le haut plateau ce Dimanche et invités à labourer pour ceux qui étaient équipés. De plus le club de Longages devait amener un gros détachement, dont certains membres étaient des experts.

Jugez plutôt de l’extraordinaire rassemblement.

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De tout le mois d’août, avant ce Dimanche, il n’était  tombé que 30 mm de pluie, pour ainsi dire quasi rien. Les fortes chaleurs avaient tout évaporé.

Ca n’allait pas être triste.

Bien entendu comme dans chaque manifestation de ce type les concessionnaires de machines agricoles étaient présents ainsi que le grand stand de ravitaillement pour les participants et le public. En Gascogne, l’appétit est solide !! 

Quelques jours avant la fête, André et Christian avaient descendu des balles de paille haute densité et confectionné, au rond point de Montjoie, un tracteur avec son chauffeur et une belle banderole. Le ton était donné.

Toutes les équipes se préparaient activement car il apparaissait intuitivement que ce Dimanche allait être un grand rassemblement. Quelques années plutôt le concours avait eu lieu à Bagens en bordure de la 117 et avait connu un grand succès mais sans les tracteurs d’antan. Aux Baudis il fallait frapper fort. Les grandes terres travaillées par Christian pouvaient accueillir du monde. Deux parcelles étaient réservées aux mécaniques anciennes : l’une pour le labour des charrues traînées, l’autre pour les charrues portées. Les André étaient en effervescence. C’est vrai qu’une réunion de ce type demande une puissante organisation mais le centre départemental des jeunes agriculteurs à une forte expérience en la matière. Et du côté de la Tracpaco, que se passait-il ?

Le programme prévoyait d’envoyer en  expédition le Perkins avec Guillaume, le F 137 avec sa charrue alternative et Aurélien, le Farmall super FC-C  avec Marcel, le Pony et ses charrues avec Pierre Yves, le N 72 avec Damien, le SOM 40 de Thierry avec la charrue traînée de Raymond (cf. le labour à Salucie). Pour les réglages un bout de jardin appartenant à Gérard conviendrait pour faire les essais dans la semaine. Les jeunes coéquipiers se chargeaient de les mener au plateau. Le samedi soir les outils étaient tous alignés. Le spectacle était vraiment grandiose. Le panorama d’abord, les Pyrénées à portée de main, les campagnes merveilleuses, un soleil d’or et plus de 60 tracteurs, alignés comme à la parade. On aurait dit les tracteurs débarqués du plan Marshall. Bon nombre d’entre eux étaient restaurés. Se trouvaient là les écuries ;

- de Longages

- de Richard de Lasserre

- D’André

-De la Tracpaco.

André et Eric rassurent les équipages : une équipe dort cette nuit sur place pour surveiller le matériel.

Dimanche 23.

Alors que moteurs essence et Diesel démarrent au petit matin, le plateau s’agite. Il y a des mouvements de va et vient de partout.“ Il est évident que ca va ronfler” Ca se voit, ca se subodore, ca se hume….

Les tracteurs de la Tracpaco ont couché chez Gérard, le Grand-Père de Guillaume. L’excitation est palpable. Guillaume manque s’énerver sur une grosse manille qui fait les frais de quelques coups de marteaux immérités…Les moteurs démarrent très bien et le petit cortège rejoint l’esplanade de la fête. Les regards de ci de la se font plus intenses…

Les concessionnaires sont là, le chapiteau est monté, la belle secrétaire du CDJA accueille les participants, les jeunes agriculteurs se préparent.

A l’entrée du champ de foire Michel de Rieux-Volvestre à exposé ses beaux moteurs à poste fixe. Il est un grand passionné de ces outils et ses connaissances sont intarissables. Le cycle des moteurs alternatifs endothermiques n’a plus de secrets pour lui.

 Le public afflue de partout. Un grand pré en face du terrain des manœuvres est réservé aux voitures.

Peu à peu les anciens tracteurs équipés de charrues gagnent les parcelles voisines réservées au labour à l’ancienne. Sur celle un peu en pente, bien en vue du public, ce seront les charrues traînées. Sur le plateau les équipages avec charrues portées pourront s’en donner à cœur joie. Le labour n’est pas primé, qu’importe, c’est une grande première dans le Couserans.

La charrue et le SOM 40 d’Eric font un travail remarquable. Le réglage est parfait. La terre bien que très dure et poussiéreuse est bien retournée.

Là haut les jeunes concurrents ont le droit de s’entraîner avant la finale de l’après midi et leurs grosses charrues rentrent sans difficulté dans le chaume.

Le Pony s’en sort à merveille et fait un attelage merveilleux avec sa charrue alternative qui descend profondément et verse bien la terre. Mais que la 1 ère est rapide ! Cela n’échappe pas à l’œil vigilant de Gérard venu sur les lieux. Qu’y faire, baisser le régime s’est perdre de la puissance ? Le petit moteur SIMCA est remarquable et obéit parfaitement à Pierre Yves. Le 137 mené par Aurélien n’est pas moins fier mais le soc à du mal à attaquer la raie, le sol est très dur. Le relevage montre quelque faiblesse. Il s’avèrera que le joint torique de la pompe hydraulique est usé. L’huile du relevage est passée dans le moteur ! Il  sera remédié à cet incident. Mais diable que ce tracteur est joli. On le dirait sorti d’usine !

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 Vu le F 265? Il est basé à Lasserre. Incroyable manifestation!!!!

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Trés appliqué, Aurélien maîtrise. Beaux, le conducteur et le petit Diesel de Saint-Dizier!

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Le Massey-Harris SIMCA se plaît aux Baudis....Et le paysage, ah le paysage!!

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 Aïe, les roues avant sont un peu braquées...

Que les laboureurs ont été heureux. Que de monde autour des machines dont ceux de Mounet, pour revivre quelques souvenirs.

A midi un repas pantagruélique rassemble les convives. Pas de plus belle ambiance que celle de la ruralité !

L’après midi, c’est le labour perfection ! La terre est comme peignée, les sillons sont droits, les entrées de raies au cordeau. Les concurrents sont au top et il faut toute l’acuité et l’expérience des commissaires pour les départager. Paul, du Cap de la Serre, se trouve 1er. Il semble surpris mais avait bien du se préparer avec sa modestie apparente, va !

“La terre aurait pu s’écrouler, redevenir cendre ou poussière, rien n’avait d’importance du moment que le sillon allait son tracé rectiligne et que les beaux tracteurs ronronnaient allègrement…..”

Pendant le championnat les tracteurs anciens étaient autorisés à naviguer sur la parcelle en pente. Perkins et Farmall se font admirer. Pierre Yves va faire quelques raies avec le Pony remorqué par le Perkins puis le super FC-C. Le spectacle est beau. Tout est bien synchronisé. Maurice, de Lara, vient voir le Perkins de près. C’est qu’il est complet le bougre : attelage universel, poulies de battage et de faucheuse, joues latérales, porte masse avant, phares, boules noires des leviers, tout y est. Il à été passé au nettoyeur à forte pression et eau chaude puis passé au rustol et brille comme un astre. Pour un engin de 1952, il est dans un état de conservation remarquable. Bravo Chateauvert !

Thierry demande : on va faire un essai avec le SOM 40 ? Oui, allons y. Très modestement l’héritier du MAP gagne le fond de la parcelle. En montant le résultat est très correct, en descendant ce n’est pas aussi bien. Il ne faudra pas insister pour ce soir. A voir plus tard avec le propriétaire de la charrue Oliver s’il le veut.

Peu à peu le tumulte s’apaise, le lit de poussière où tout le monde marche n’est finalement pas si désagréable, quelques jeunes profitent de la tiédeur de la soirée pour se baigner dans la petite piscine confectionnée avec bottes de paille et bâche.

Vient le temps de la remise des prix et des petits discours traditionnels des élus et différents responsables. Christian, orfèvre de l’organisation et modèle de dévouement, souffle un peu.

Tout à coup Ghislain vient annoncer : le Renault à une roue crevée à l’arrière ! Elle à pris un bout de piquet de clôture en fer. Stop Guillaume, il faut tout laisser sur place et démonter la roue. Si tu l’amène chez ton Grand-père sur que le pneu sera flambé. Roland amène cric, cales et remorque. Finalement le beau Perkins se trouvera seul dans cet immense champ en attendant son pneu réparé. Quel symbole !

Le lendemain, après la réparation le plateau avait retrouvé son calme légendaire. D’un coup de herse magique Christian avait déjà retravaillé l’immense champ et  soigneusement contourné le beau Renault.

Un dernier coup de volant à André pour rentrer ses IH, Fahr, Case à son écurie. Michel rembarque ses moteurs, ceux de Lasserre repartent par la route, ceux de Longages chargent sur les camions. La fête est finie et réussie.

Le repas du soir est là.

Peu à peu les équipages rentrent au bercail. Les chemins du prestigieux  plateau des Baudis sont constellés de fanaux rouges blancs et jaunes. Ce sont ceux des magnifiques clippers qui ramènent leurs précieuses cargaisons à leur port d’attache.

Déjà, certains enthousiasmés par ce dimanche, visage et corps nimbés de la poussière miraculeuse de ce jour féérique, l’œil pétillant, demandent à la ronde :

L’année prochaine, ce sera aux Baudis ?........

 

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 Sur la calandre, les petites fiches techniques et historiques.

 

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Le cable est bien tendu: excellente synchronisation des vitesses. Le Renault, c'est le chou-chou de guillaume.

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Puissant et racé, le SOM 40 ne sent pas la bi-socs Oliver.

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Le labour, un univers, une science..... 

 

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commentaires

M
<br /> Bonjour Hubert.<br /> <br /> Bravo pour tous ces articles que je lis régulièrement : ils sont tous bien écrits et leur style est très plaisant.<br /> Merci également d'avoir cité la participation de "L'écurie de Longages" (pour reprendre ta formulation) à cette belle manifestation ainsi que d'avoir évoqué ma modeste contribution.<br /> <br /> A bientôt.<br /> <br /> <br />
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