Le Temple sur Lot, un rassemblement inédit
Dimanche 11 septembre
Aux journées de Casteljaloux les 4 et 5 juin, Daniel Feltrein avait dit aux Saint-Gironnais, venez au Temple le 11 septembre pour le gros rassemblement en perspective dans le nouveau conservatoire.
C'est promis, nous viendrons Daniel, nous ne pouvons manquer une telle concentration.
Aussi, le samedi 10 ce fut la visite à Garrigues chez Fabien pour la finale régionale du concours de labour du club Lanz et le lendemain le Lot et Garonne. René était du voyage. A6h30 la “Citron” prenait le départ. Quel trajet agréable! Trois heures après et 267 km, c'est l'arrivée au joli patelin du Temple sur Lot. Au rond point un petit gris était exposé, semblant dire, c'est ici les gars. A la sortie du village, en haut de la côte, c'est là. Le terrain est un peu vallonné ce qui procure un attrait remarquable. Le site on ne peut plus chaleureux, ne donne pas d'impression de gigantisme et pourtant la quantité de matériel est énorme.
Le parking est à peine à 300m. Après l'entrée, René est ici en pays connu, c'est tout de suite l'immersion dans le bain fantastique. Les véhicules sont regroupés par catégorie. Dans le grand hangar les tracteurs de l'association, à côté les vieilles voitures, devant ce hangar sur un petit mamelon les tracteurs de ceux qui sont venus de l'extérieur, des voitures de collection, en face quelques camions de pompier dont le seul SOMUA à chenilles répertorié en France. Sur le pourtour de cette esplanade, l'énorme moteur industriel MAN, des camions de pompier, deux chars Sherman en parfait état, un très beau moteur Lister 6 cylindres, des petits moteurs à poste fixe. Dans le deuxième hangar une série de voitures anciennes, des camions de pompier ( SAVIEM, Magirus, GMC, Citroën), des motos, une unique voiturette fabriquée à Agen et enfin l'aire réservée au repas de midi.
Il fait très beau, le monde arrive. Ici l'exposition n'est pas statique. Toute la journée il y aura du passage sur le chemin qui entoure l'espace.
Gérard l'homme de la puissante sono officie comme à Casteljaloux au printemps. Il explique l'histoire du gros moteur MAN de 1936, du même style que ceux de Jean-François de Longages. Le propriétaire est interviewé et le public assiste au démarrage après injection d'air comprimé dans les cylindres. Les plaques de visite latérales ont été enlevées pour la journée laissant ainsi apparaître le mouvement des bielles et du vilebrequin généreusement arrosés d'huile sous pression. A petit régime (70tr/min) le moteur tournera toute la journée. Le bruit de l'échappement est caractéristique, une légère fumée en sort. L'énorme génératrice toujours en place est entraînée par le moteur mais privée de certains de ses accessoires vu son grand âge elle ne fournit pas de courant.
Le SOMUA démarre et tourne quelques instants. René qui a un souci de réglage des soupapes de sa Delahaye demande quelques renseignements au fin mécanicien du beau camion.
La voiturette à trois roues, du début du siècle dernier, fabriquée à Agen, est mise en route et fait le tour du terrain. Il n' y en a eu que quelques dizaines de fabriquées et c'est le seul exemplaire restant.
Ah voici Daniel Feltrein, le pape de l'organisation. Il est heureux de saluer les Saint-Gironnais et tout en devisant, place quelques voitures qui viennent d'arriver.
Quel spectacle, ici! Ça bruisse de partout. Deux petits moteurs fixent pétaradent dont un entraîne une petite machine à faire des manches d'outils. Le Lister a démarré, le cycle hyper régulier de son 6 cylindres est remarquable. So British!
Voici le petit SAME à l'état neuf qui tire une remorque 4 roues avec du public, de toute la journée il ne cessera sa ronde.
Devant le hangar des tracteurs toute une série de SAME restaurés dont un Samecar, sans doute très rare de nos jours. Dans ce hangar, c'est la caverne d'Ali Baba, une brochette d'IH bien sur, du Renault de la génération du D22, du Case, une batteuse, une locomobile, du MF. Tout est bien rangé mais plusieurs roues avant ont été démontées sans doute pour dépanner quelques tracteurs qui avaient la leur crevée. Ceux là sont statiques, ceux de l'extérieur non.
Place au repas. Les membres du club des calandres de Tonneins se sont regroupés. Le menu est délicieux dans un cadre on ne peut plus agréable, voitures et camions bordent le bâtiment sur deux côtés.
Maintenant c'est le défilé. D'abord les voitures puis les camions de Pompier ( J9, SAVIEM 4x4) et enfin les tracteurs. Daniel maîtrise la manœuvre. De temps en temps il se déplace avec sa Clio pour battre le rappel des troupes. Gérard commente et demande des explications aux conducteurs et d'un “roule ma poule ” tonitruant passe au suivant. Quel ravissement! Suivent ensuite les tracteurs et à la fin de ce défilé c'est la sympathique animation du tir d'un tracteur à la corde, les humains sont derrière la mécanique. Il s'agit d'un gros Bolinder auquel est attaché une aussière tenue par une vingtaine d'hommes, de femmes et de gamins. Au top donné par Gérard, chacun tire de son côté. Le tracteur est lourd et puissant et emporte à trois reprises successives les joyeux baroudeurs. Alors Gérard annonce qu'il y a une deuxième partie avec un tracteur plus petit. C'est un FIAT 25R. La donne change considérablement. L'équipe est plus forte que l'engin à pneus qui a beau ruer, patiner, rien n'y fait, il recule et ce à trois manches consécutives. Le public hurle de rire, il est en liesse. Très belle épreuve!
Le MAN tourne toujours et le bruit feutré de son 6 cylindres de 600 chevaux n'est pas sans rappeler une légère ressemblance avec celui d'une machine à vapeur.
Il est plus de 18 heures et il faut songer à regagner le Couserans non sans avoir l'esprit rempli de magnifiques souvenirs. Au fait, combien y avait il d'engins motorisés, pour sûr quelqu'un les aura bien comptés?
Bravo le Temple sur Lot.