Mazères d'Ariège, foire de printemps du dimanche 15 mai.
Cette année, pas de doute, Mazères ne pourrait être manquée vu que la date ne tombait pas en même temps que le Mas d'Azil. Aussi dès 9h30 la belle petite bourgade située à l'opposé de Saint-Girons au fond de la plaine de Pamiers aux portes de l'Aude était rejointe. Bien sûr, première des choses après s'être garé, ce sont les tracteurs qu'il fallait aller voir. Les rangs sont un peu clairs, ceux de Belpech ne sont pas encore arrivés. L'homme au chapeau, Robert, n'a pas le chapeau ce jour. Il porte le béret. Il est affairé à surveiller tracteurs et chauffeurs. Toujours affable et de bonne humeur on le sent heureux. Il a amené son magnifique B 450 row crop garé à côté d'un Super BMD tous deux habitués de la foire. Ce Farmall exhibe une chape avant qui semble être d'origine, fixée par 4 boulons de 16mm que possède aussi le géant de Doncaster. Voilà enfin l'explication de la présence de ces boulons sur ces Farmall. Photo est prise de cet accessoire pour le faire fabriquer. Un Farmall doit être bien habillé de pied en cap!
Daniel et Alain, d'Eaunes ont amené deux Renault N70 et 86 avec leur polybenne. Jean-Claude et son petit-fils Erwan sont venus avec le Som 40 et le 302. Erwan, haut comme trois pommes, était venu à Longages pour l'édition des tracteurs à chenilles en 2014. La valeur n'attend point le nombre des années....
Vers 10heures, l'équipe tremblante de Belpech déboule. Jean-Christophe mène sa troupe avec le sourire. Le Gartner motorisé Cérès et le 744 Massey-Harris font partie de la colonne.
La très agréable grande rue est toute aux tracteurs.
Honoré, de, l'association voisine du Pastel a amené une jolie 404 bâchée et restaurée, une Juva 4 en très bon état, un fourgon Renault de 1940 à moteur latéral et un Citroën HY version allongé en véhicule publicitaire et un SG2 Saviem avec sur son plateau une faucheuse Kiva trois roues.
Il n'y a pas moins de 81 tracteurs garés des deux côtés. Un bel ensemble. Après le repas, ils défileront dans la ville.
C'est le moment d'aller retenir le repas sous la halle, de faire un tour au vide grenier en quête de quelque pièce ou livre, qui sait? Sur la place centrale bovins et chevaux sont à l'honneur. Gasconnes, Limousines, Comtois et Merens attirent du monde, de plus Coco Alzieu excelle à donner toutes explications sur les races, les conformations, la sélection.
A midi trente direction le grand séminaire, non point pour rentrer dans les ordres mais pour se restaurer. Ce grand bâtiment propriété de la mairie, sert de salle de restauration pour les multiples fêtes qui ont lieu ici. L'intérieur est bien restauré, huit grands lustres carrés envoient tous leurs lumens de leurs 128 ampoules sur l'assemblée qui déguste avec entrain la délicieuse daube.
Après ces plantureuses agapes c'est maintenant le grand spectacle qui va commencer.
Il est encore temps d'aller flâner vers le matériel neuf ( Valtra, Massey Ferguson; New Holland) et les stands des bovins de boucherie. Il y a du monde partout. La rue centrale est pleine de camelots de part et d'autre. Les cafés sont bondés. La température est des plus agréables grâce au vent pui tempère les ardeurs d'hélios.
Chaque chauffeur rejoint son tracteur. Les boules chaudes commencent à démarrer. Le public est dense. Le départ du défilé n'est certainement pas à manquer. Le petit Saint-Gironnais se tient près des deux grands Farmall. Il tient absolument à les voir démarrer. Robert a un chauffeur délégué. Quant au Super BMD c'est un petit jeune qui est aux commandes. Ces gros tracteurs issus de la firme IH de Doncaster faciles à conduire sont forts et fidèles comme des Percherons. Leur démarrage est parfait. Après le préchauffage rituel les moteurs BD 264 s'ébrouent, larguent un peu de fumée et les Diesels alimentés par leurs pompes Simms rugissent à pleins poumons.
Mr Marette, le maire de la commune fait des va et vient le long de la rue en saluant de ci de là ses administrés. En fait le centre névralgique, c'est un peu ici!
Il faut un certain temps avant que l'armada avance. Oh, il y bien quelques vapeurs bleutées qui stagnent au-dessus des engins. Hé quoi, ils ont l'âge de leurs artères, la forte concentration de ce jour explique l'atmosphère un tant soit peu perturbée.
Enfin peu à peu roues tournent, quelques pieds restent sur les pédales d'embrayage, les uns partent au petit trot à faible régime, d'autres sur un rapport plus petit mais en moteur accéléré. Sur le trottoir le monde est compact, heureux de voir défiler ces tracteurs dont la plupart ont dans les 60 ans, souvenirs d'une époque où la motorisation agricole de la France se développait à grande vitesse. Songeons simplement que dans les années 60, 150000 tracteurs se vendaient à l'année contre 35000 de nos jours. Bien sûr puissance et prix ne sont pas comparables.
A la fin des tracteurs l'énorme et rutilant 1066 International ferme la marche et symbolise l'immense histoire du Farmall. Un MF 835 attelé à une remorque de “ transport en commun” est intégré dans la troupe. Pas une place n'est inoccupée. Ce serait bien que les conducteurs aient une
tenue d'époque, non?
Après les tracteurs les deux voitures et fourgons suscitent eux aussi de l'admiration.
Ce sont trois tours que fera l'impressionnante colonne puis comme par enchantement les clameurs s'estompent. Les engins s'égaillent, repartent pour les uns par la route -ceux de Cintegabelle et de Belpech- d'autres embarquent sur les camions. Au revoir Robert et à très bientôt.
En centre- ville, c'est toujours la cohue. Les marchands ne cessent de servir la clientèle. Sous les arcades les volailles ravissent les visiteurs.
Comme dans beaucoup de foires agricoles régionales il ne manque rien ou presque, peut-être un peu plus de bouquins sur le machinisme agricole ou l'automobile et des pièces de vieilles mécaniques.
Très belle édition que cette foire Mazérienne.
Bravo Mazères!