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21 novembre 2019 4 21 /11 /novembre /2019 22:42
Cap sur Allauch
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Cap sur Allauch
Cap sur Allauch
Cap sur Allauch

 Cap sur Allauch,

 

 

 

Pour la deuxième fois en moins d'un an, la direction D'Allauch était à nouveau prise par ce beau dimanche matin 27 octobre. Il s'agissait de ramener un motoculteur plutôt rare à savoir un SIMAR Diesel équipé d'un moteur Fichtel § Sachs. Les coéquipiers; André, Bernard, Alain avec sa Kangoo et sa remorque.

Départ à 5h 12. La nuit avait été courte car la veille au soir, c'était la soirée repas photos à Longages en souvenir de la célèbre fête d'Antic-Agri.

Tous feux étincelants le bel esquif voguait à bonne allure vers la cité Phocéenne. L'autoroute était prise à Bram, petit arrêt café à la grande aire de Narbonne Vinassan. Le trajet est sans encombre, la circulation fluide, la visibilité excellente, le moral des troupes au top. Oh, André s'est assoupi quelques instants avant Montpellier alors qu'un coup de fil d'Alain venu aux nouvelles, le tire de son sommeil. La Renault est un modèle de douceur, de silence, de puissance. Les moteurs HDI dernière génération sont de grande qualité, économes, conçus pour tourner à bas régime.

Après le péage de Lançon, la prudence impose de mettre le GPS en fonction. Dans cet enchevêtrement de voies rapides à l'approche de l'immense cité, ce serait prendre un risque de s'égarer s'il y avait erreur d'aiguillage. Bernard programme son portable et le pilote se laisse guider par les sages recommandations de l'automate. Attention, ne pas prendre l'Estaque, avait bien précisé Alain comme en décembre 2018; mais la Rose. Au moins est-il souhaitable que celle là n'ait pas d'épines!

La descente est longue, Berre et Marignanne sont dépassés sous un soleil éclatant. Voici la sortie N° 3 qui annonce Allauch. Nous y sommes presque. Dans l'habitacle, les passagers ont l'impression d'être à bord d'un avion qui entame sa longue descente à l'approche de l'atterrissage. Décibels et vitesse chutent alors que l'attention redouble. La voilure est réduite contrairement à celle d'un aéronef qui augmente en phase d'approche. Alain téléphone à nouveau quelques instants auparavant à la sortie du péage. Il est émerveillé de la rapidité du trajet. Il s'agit sans doute d'un équipage de routiers expérimentés!

Dans le bas du quartier d'Allauch, le revêtement du goudron n'est pas de la meilleure qualité. La remorque tressaute, les ridelles font un peu de tapage. Le somptueux portail de la résidence chemin Marius Milon est franchi à 11h 02 pour 447km. Somme toute, ce n'est pas si mal. Après les salutations d'usage, les coéquipiers prennent un petit café. La forme est olympique. Cybèle gambade allègrement dans le beau parc. Le chef de vaisseau indique qu'il est préférable d'embarquer tout de suite. La remorque est approchée du bijou, cet extraordinaire motoculteur qui attend son heure depuis des lustres, dans les 20 ans environ. Les roues sont enterrées, le lierre a envahi les moyeux, plusieurs rameaux de fusain ont poussé à travers la fraise mais le clou de l'affaire, c'est l'olivier. Le jeune arbrisseau a eu la gentillesse de croître contre la roue droite. Alain demande de le sauver. C'est vrai que cet oléanacé est le symbole de la sagesse , de la paix, de l'abondance et de la générosité. Il n'est peut-être pas là par hasard. Où est la colombe? Alors bien sur ce noble végétal est épargné avec précaution. Les fusains sont taillés, le gros engin est levé sur un côté pour glisser une rampe puis idem pour l'autre côté. Les pneus sont regonflés mais le droit souffre d'une grosse hernie inguinale, il est complètement cuit, alors prudence. Six hommes ne sont pas de trop pour lever le mastodonte, ou plutôt l'arracher à son étreinte du sol, le faire pivoter et le pousser dans la remorque après que les vitesses eussent été mises au point mort (un levier de chaque côté) non sans mal. A part le moteur et les roues, quasi tout est bloqué dans cet exemplaire issu de Genève. Une fois logé dans sa barge, l'outil est soigneusement ligoté avec trois sangles à cliquet, une planche bien attachée est mise entre son museau et la ridelle avant de telle façon qu'il ne puisse l'agresser, une vitesse est enclanchée. Il semble impossible que l'animal puisse s'échapper de sa loge où à tout le moins gigoter. C'est que le trajet est long et tout n'est pas que du ruban de velours, loin de là.

Il est midi trente lorsque l'embarquement est terminé. Enfin presque. Alain tient à ce que deux souches de tamaris fassent partie du convoi! Bernard n'en peut plus de rire et de s'exclamer; venir à Marseille pour prendre des souches pour faire du feu et les ramener en Ariège, on aura tout vu! J'en ai du bois à Tourtouse disait-il au commandant, je t'en donnerai tant que tu veux.

Oui, mais là, il s'agit de tamaris, une essence rare et puis deux colis de plus, qu'importe!

Le déjeuner se passe sur la terrasse. Il fait presque une chaleur d'été. C'est un moment délicieux. La mère d'Alain évoque bien des souvenirs de Lasserre. Sa mémoire est prestigieuse.

Vous viendrez bien faire un tour dans le vieux Allauch, implorait Alain?

Très vite alors, car au retour la vitesse sera légèrement inférieure et il y aura beaucoup de circulation. Alors va pour la reconnaissance des lieux. C'est vrai que le patelin est très joli. La colline, les terres de Marcel Pagnol, surplombe Plan de Cuque. Au loin notre Dame de la Garde et la mer scintillante s'aperçoivent. Sur la petite place en haut du village, les trois jolis moulins à vent restaurés, rappellent que les lettres de mon moulin, c'est ici dans la région. Nombreux sont les Allaudiens qui profitent de ce chaud dimanche après midi pour flâner et appécier cet eden.

Il faut redescendre, Alain, l'appel du grand large se fait pressant. Et puis il nous faudra revenir pour prendre le cultivateur et la charrue de l'Energic. C'est fou ce que Allauch est attirant voire alléchant!

Après les aurevoirs émouvants, l'inédit convoi prend le départ. Imaginons du peu, un motoculteur SIMAR quitte Marseille pour rejoindre l'Ariège, du jamais vu. La vaillante Kangoo grimpe avec facilité la longue côte pour s'évader de Massilia. Au péage la tension des haubans est vérifiée. Rien n'a bougé. Il semble bien que le beau SIMAR soit heureux de connaître une nouvelle vie. Il n' a rien d'un fugitif desespéré.

Bernard prend les commandes. Dans le compartiment arrière, les passagers sont quiets. Le GPS a été mis pour la forme. Plus au nord, il faut prendre soin de s'orienter vers Nîmes et de ne pas dériver sur Avignon, quoique tous les chemins mènent à Rome mais le plus court n'est il pas est souvent le plus rapide? La circulation est assez dense, beaucoup plus dans le sens inverse. Les routiers sont à la halte dans les aires de repos. Les quelques frigos qui roulent détournent le regard à la vue de l'étrange véhicule qui les dépasse avec ce non moins étrange engin sur la remorque qui semble bien êter destiné à l'agriculture doivent ils penser. Quelques uns manifestent leur enthousiasme et leur approbation par un bref coup de trombone tonitruant. Les baroudeurs, tout sourire, saluent. Toutes voiles ferlées, le clipper file bon train, cap à l'ouest. André demande, mais il faudrait mettre du gazole, non?

Oh, pense tu, avec ce modèle, au contraire le moteur en fabrique! Le niveau est à peine à moitié alors que le circuit a dépassé la moitié.

Il est 18h 30 à la halte de Narbonne Vinassan. Arrêt gazole et café. Tiens, le monde est petit, dans la cafétéria, deux Saint-Gironnais bien connus, Christian et Anne-Marie, du Bousquet, rentrent de Béziers. C'est bien vrai qu'il n' y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas.

Les gars, vous pouvez manger si vous voulez, c'est offert par la maison, mais en ce qui me concerne, c'est le jeûne, car un estomac qui crie famine tient éveillé sinon c'est le coup de barre et un coup de Trafalgar! Personne ne mange, ce sera pour plus tard.

Le capitaine reprend la barre. SIMAR va bien demande-t-l régulièrement? SIMAR suit, lui répond l'écho. Il n'est que de regarder dans le rétroviseur pour voir l'impérieuse mécanique osciller au gré de la houle dans un silence rassurant.

La côte de Fanjeaux est longue. Mais que cette route est belle. Jusqu'a Mirepoix, c'est du tapis.

Petit à petit, la boucle se referme. Une belle expédition va entrer dans les annales des machinistes du Couserans.

Tout à coup, manière d'entretenir la conversation, le conducteur, un tantinet pince sans rire, demandait, l'anagramme de SIMAR, c'est bien Ramis?

Oui, c'est bien ça, assurait Bernard.

Alors, si on ajoute le A d'Allauch, ça fait Aramis, une histoire de mousquetaires en somme! Jamais à court d'imagination le jeune homme prosaïque.

Tu peux faire aussi maris, surenchérissait André.

Ah effectivement, au moins ne serons nous pas marris, rétorquait Alain.

A Rimont, coup de fil d'Alain pour savoir si le vaisseau est arrivé à bon port. Presque, le rassurait-on, mais à propos, il n' y a pas de fonds secrets au conseil départemental pour la sauvegarde du patrimoine, parceque ce que nous avons derrière, c'est la joconde en mieux!

Saint-Girons, le port d'attache est en vue. Il est 21h06. Route de Foix et avenue René Plaisant, il faut considérablement réduire la voilure tellement le revêtement souffre d'inégalité. Il ne s'agirait pas de renverser le beau SIMAR en touchant au but. Il en était épris de ce SIMAR, ça ne pouvait pas se dire.

L'épilogue de cette histoire, c'est que le réservoir de ce noble motoculteur était plein à ras bord de gas oil et qu'en cas de panne sèche de la Kangoo, il eut suffit de tirer un pipe line entre les deux réservoirs, de quoi rassurer André, mais un quidam avisé aurait-il eu seulement l'idée d'aller y jeter un coup d'oeil dans ce réservoir alors que son contenu n'avait été découvert que trois jours plus tard lors des premières inspections détaillées!!!!

 

 

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