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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 18:32
Un bien joli site....
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Renault et Souchu-Pinet, dans la raie !

Depuis que la rare charrue mono soc Souchu-Pinet avait atterri dans l’écurie de la Tracpaco, elle avait labouré quatre fois ; à Miguet, aux Baudis en septembre 2013, à Labarthe-Inard le 13 juillet et à Lorp le 21 septembre pour la journée du patrimoine. Son attelage ne cessait d’étonner. En effet le crochet dynamométrique était on ne peut plus original et le relevage de la magnifique pièce en porte à faux faisait croire à nombre d’observateurs qu’il s’agissait d’une modification. Que nenni ! Renault jusqu’en 1956, date de l’arrivée de l’éblouissant D22 n’avait pas encore adopté le relevage trois points “Ferguson”. La charrue, on s’en souvient, trouvée par miracle à Eauze (cf Souchu-Pinet au labour !) n’était pourtant pas complète. La pièce de jonction inédite avait été enlevée, portée disparue, et un pseudo attelage trois points avait été bricolé. Sa trouvaille relevait elle aussi du miracle. En allant chercher du matériel à Seysse pour Damien , chez son oncle dont une charrue bisocs, quelle ne fut pas la surprise de trouver à la place de l’arceau une pièce de Souchu-Pinet qui avait été soudée là pour la circonstance. L’oncle de rire tant et plus quand Cyrrhus lui fit observer que cette pièce venait d’une Souchu. Aussi Damien fut d’accord pour céder l’organe. Ce fut vite fait de le démonter, de donner quelques coups d’ébarbeuse et de ressouder les anneaux rectangulaires. Sans ce hasard inédit, il eut fallu se résigner peut-être à faire appel à une fonderie pour reproduire l’identique, mais à quel prix ?

Ce dimanche 21 septembre fut une belle journée. Dans le petit champ derrière l’usine de Lorp, la terre n’avait plus été travaillée depuis 1967. Seul le gyro broyeur nettoyait les refus laissés par les chevaux. Roland avait passé les disques le jeudi en guise de déchaumage.

A la surprise générale, le public était nombreux ce jour là, la terre s’était révélée noire, fine, riche, aussi belle qu’en Ukraine. Le Renault et sa charrue firent sensation. Par prudence, pour mieux enfoncer l’araire, Armand et Yves pesaient de tout leur poids sur l’âge et le soc rentrait profondément. Le Perkins n’avait cure de cet effort demandé. Le réglage des roues, jauges de profondeur , et de l’angle d’entrure avaient été revus avec Claude. Seule la réversibilité ne donnait pas satisfaction, aussi à chaque bout de raie un assistant aidait à la rotation du corps. La raie d’ouverture était droite, le retournement de la terre convenable.

Un délicieux repas attendait les convives.

L’après midi, deuxième étape avec André au volant et Cyrrhus à la manœuvre. Tout à coup, sans crier gare, la charrue se met à la verticale et la pointe du soc arrache une grosse souche. C’est vrai que dans les années 80 il y avait eu des peupliers. Cyrrhus, surpris, tombe à le renverse, heureusement la noble terre pulvérulent amortit bien la lourde chute. A la raie d’après, rebelote ! C’est que maintenant un véritable attroupement a lieu….Après cet inédit spectacle Philippe demande à Cyrrhus s’il pourra finir de labourer la parcelle pour semer de la prairie.

Pendant ce temps, les bouvillons Salers de Pierre et de Rémi, âgés d’à peine 18 mois faisaient une belle démonstration de labour alors que Paul et Rémi confectionnaient une pièce à la forge pour le plus grand émerveillement des spectateurs. La forge de la papèterie venait enfin de revivre !

Jeudi 2 octobre.

Par ce bel après midi très chaud, le Perkins, la Souchu et Cyrrhus sont à nouveau de la partie. Le conducteur étant seul, plutôt que de travailler à raie perdue, autant faire un labour en planche en tournant autour d’une bande. Un observateur averti se serait demandé pourquoi avec un mono-soc réversible le laboureur travaillait comme avec une charrue en planche.

Quel endroit de rêve. A mi régime, le Renault, poulie en marche pour avoir l’entraînement de la pompe du relevage, ronronnait. Dans cette cendre, il aurait certainement pu remorquer un ou deux socs de plus. Sauf que, parfois cailloux ou souches sortaient le doux rêveur de son rêve. En effet, il ne cessait, le coude appuyé sur son genou, légèrement tourné vers l’arrière de comparer les méthodes d’antan et le labour moderne, et de se dire avec leurs MAE et autres directives nous finissons par y perdre notre latin. Pourrons- nous continuer à cultiver nos petits lopins pour produire notre méteil ?

Philippe vient prendre des nouvelles et fait un tour avec le fabuleux attelage. Cyrrhus, ivre de joie d’une si belle journée envoie quelques coups de klaxon.

-en te voyant de loin sourire aux anges, s’écrie Philippe, j’ai bien cru que dans ta distraction tu allais atterrir dans le Salat.

-oh, lui répondit le valeureux laboureur, mon splendide Renault aussi fidèle qu’un Percheron serait revenu dans la raie tout seul ! L’air chaud que m’envoyait son puissant et inaltérable moteur, s’il semblait m’assoupir, me faisait remonter quelques décades en arrière….

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Forge, boeufs, tracteurs, charrues et chevaux; quelle journée bien remplie!
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