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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 21:48
Le rallye des pistons fous, deuxième édition.

Le rallye des pistons fous, deuxième édition.

Philippe avait tonné ; rendez vous chez José à 7h 30 jeudi ! Le convoi doit partir à 8h30. Aucun retard n’était à signaler ce fameux jeudi matin par temps très pluvieux. Le staff de l’intendance enregistrait aussitôt les participants et les moteurs commençaient à ronronner.

Douze tracteurs, un 4x4 Renault R 2087 et la traction formaient l’impressionnante colonne. C’est le “maquis de Villeneuve”.

-la traction 11B conduite par Philippe emmenait aussi Albert, Blaize et Cyrrhus le reporter.

-le D30 de Sébastien.

-le Lanz 9506 de Guytou.

-le Someca 1000 mené par Denis.

-le Som 40 de l’écurie Estoup mené par José.

-le Farmall 706 de René.

- le Som 511 mené par Stephane.

-le Lanz de Benoît.

-le 3ème Lanz version routière de Gilles, avec Eric (président d‘Antic-Agri).

Le 4ème // de Philippe.

-le Zetor 440 de Georges.

-l’Avto MTZ de Gilbert.

-le 4x4 avec Marcel et André. Sur la bâche arrière trône un calicot estampillé ; quel est le con qui a fait sauter le pont ?

-le Farmall 966 de Philippe en serre file.

-la Toyota BJ de Jérôme qui navigue tout le long du trajet.

A 8h20, le départ est donné, direction Serres. Le D30, pourtant modèle si robuste d’ordinaire, tousse un peu, dégage des volutes de fumée bleue et perd une partie du pot d’échappement. Pas de pot, ça commence bien ! De toute la journée le bruit qui aurait du être celui d’un Perkins s’apparentera plutôt à celui d’un tractosaure. Un troupeau de vaches Blonde regarde, hébété, passer cette étrange horde.

A Lodes, un court instant de pose permet aux engins tonitruants de se regrouper. Fortes côtes et fortes descentes par des petites routes désertes se succèdent. Le trajet a été minutieusement préparé. Les boules chaudes plutôt habitués aux plaines, doivent redoubler de vigilance. N’oublions pas le journaliste de Sud Occitanie, Bernard, qui précède l’arrivée de la “7ème compagnie” aux carrefours pour fixer une multitude d’images. Il est à bord de la Toyota, son reportage n’est pas une mince affaire au milieu de ces joyeux drilles !

Après Lodes, c’est la route de Cardeilhac qui est prise pour rejoindre la célèbre forêt. Des rumeurs avaient filtré un peu avant le départ qu’il y aurait plusieurs surprises dans la journée dont une à Cardeilhac. Le détachement des partisans allait-il être pris d’assaut ?

Effectivement, peu avant l’arboretum, un agent de la Maréchaussée, l’adjudant Cruchaud indique aux conducteurs avec force moulinets et coups de sifflets stridents la direction à suivre. De plus la 2CV conduite par une Nonne sillonne le circuit. Tout le monde en a le sifflet coupé mais exulte !

9h15. Jonction du maquis Villeneuve avec le maquis Cardeilhac.

Trois véhicules soigneusement planqués à l’orée du bois barrent la route à la folle équipée. La méprise s’estompe très vite et c’est la première halte pour le casse croûte. Le Renault 4x4 TRM 2000, la Jeep Willys et la Peugeot P4 s’ajoutent désormais pour la journée au train des Pistons Fous. A peine regroupés autour de la table des agapes, les équipages n’en croient pas leurs yeux ni leur oreilles ; la vache et le prisonnier et son seau sortent du bosquet au fond du chemin de Bougeac et remontent vers le groupe. La scène est hilarante, la tenue du prisonnier remarquable, la vache un peu inquiète de ce tohu-bohu inhabituel s’affole un tant soi peu. Après quelques instants de prise de contact et de contrôle de l’identité du fugitif, notre homme et son bovin partent, du moins c’est ce que croient les convives, mais revient peu après avec son Zetor 5711 tirant une petite bétaillère portant Marguerite et joliment repeinte en bleu, blanc, rouge par les bons soins de Gilbert! Qui est vraiment emprisonné, la vache ou le soldat ?

Jean-Pierre (qui avait ouvert la route en 2013 avec la B14) et Bertrand rejoignent la folle équipée.

Sur la table du casse croûte se trouve un renard empaillé tenant dans ses griffes un billet ! Qui donc a amené cette mascotte ?

Le petit déjeuner, bien que fortement arrosé de pluie, est fort copieux et fait le plus grand bien aux estomacs affamés. Les Lanz n’ont pas éteint leurs énormes moteurs. Philippe avant de donner le signal du départ envoie quelques morceaux de musique de la 7ème compagnie depuis une sono installée sur son immense Farmall. Il est temps que ce cortège de tractoristes fondus quitte les lieux. L’ennemi pourrait débouler.

10h55. Direction Sarremezan et Lespugue.

Le trajet sinusoïdal reprend son cours. Après Lespugue en direction de Montmaurin, lors d’une forte descente les “serre freins” des Lanz n’ont pas un instant de répit. Le D 30, aux artères un peu érodées, est talonné par José. Certaines marques comme Lanz et Someca sont surreprésentées dans ce défilé insensé !

Philippe au volant de la traction surveille avec une grande attention la chenille qui tantôt ondule, tantôt se resserre, tantôt s’étire….Les très pittoresques gorges de la Save sont parcourues dans un paysage sublime qui dénote dans cette belle région du Comminges. C’est absolument merveilleux. Le trio, Philippe, Maxime et Sébastien, a préparé de main de maître ce parcours exceptionnel. La campagne est magnifique, blés et orges presque à l’épiaison ondulent au gré de la houle, les maïs à peine germés réclament de la chaleur.

11h50. Débarquement à Montmaurin.

La maréchaussée, fidèle au poste, guide les chauffeurs. La sœur à peu de distance surveille le bon comportement des ouailles. Il faut préciser que la 2CV conduite par la religieuse est chargée du transport de l’honorable représentant de l’ordre. Ce jour, Clergé et Maréchaussée font bon ménage.

Devant un tel vacarme orchestré par une troupe aussi indisciplinée, les indigènes s’approchent pour profiter du spectacle que ne manquent pas d’alimenter les explosions soigneusement dosées des grosses boules chaudes, les manœuvres endiablées de Gilbert devant Cruchaud vociférant, les rugissements des somptueux 6 cylindres des Farmall et l’apothéose avec l’arrivée d’Hervé sur son Zetor remorquant la belle Marguerite. A l’arrière de la bétaillère Gilbert n’a pu s’empêcher de peindre sa trouvaille ; si ya volt, ya courant !

Le Maire du village, Gabriel, assiste à l’invasion. Coïncidence, c’est un Saint-Gironnais qui connaît très bien le petit reporter, et tellement heureux de cette visite surprenante et somme toute pacifique offre l’apéritif à la compagnie. Avant de passer à table, Philippe passe un peu de musique dont le pont de la rivière Kwaï. Quelle journée de folie !

Trente cinq convives se retrouvent autour d’un repas succulent préparé par Régis de l’auberge Le Cemaloun. Cruchaud est un peu inquiet pour la seconde partie du trajet ; redoutant les embruns des pilotes qui ne seraient pas ceux de la pluviométrie! Dire que les débats n’avaient pas été animés serait mentir. José a fort à faire pour contrer les plaisanteries ; chez José quand la température augmente, les prix fondent ! Et lui, de rétorquer ; ce matin quand j’ai allumé mon SOM, j’ai vu une lueur rouge à côté de moi. C’étaient les Lanz qui avaient honte! Guytou, lançait un autre, tes pneus avants sont usés, nous te connaissons un bon fournisseur….Bertrand et René ne sont pas en reste ; tu as bien révisé les accords de fusion Berlet Saviem ? L’autre de répondre, Saipa Diesel, tu connais ?

A 15h le dessert est fini, il faut penser à préparer les montures. Guytou astique son cheval. Les moteurs démarrent peu à peu et la colonne se reforme.

15h 50. Deuxième étape.

Cruchaud a pris position à la sortie de la place et indique la direction Sarremezan. Il faut descendre vers la route de Blajan puis prendre à droite vers Cardeilhac.Une petite halte s’impose à 16h20 au milieu du village où un attroupement se forme vite. Le 706 est en troisième position et les admirateurs peuvent voir, tradition chez IH, l’ordre d’allumage sagement gravé sur le côté gauche du moteur ; 153624. Les Bulldog restent allumés sauf celui de Philippe qui a une petite fuite à l’injecteur. Gilles et Eric, orfèvres du SAV, corrigent vite cette anomalie en prenant un bout de ficelle comme presse étoupe. La fuite est colmatée. La 7ème compagnie reprend son chemin et se dirige vers Lalourette. A l’embranchement, en haut de la côte, Traction et D30 se retrouvent seuls. Que se passe-t-il ? La 2CV déboule et ses occupants annoncent que le 3ème Lanz, trop refroidi dans la descente vertigineuse, s’est engorgé et qu’il a fallu le redémarrer. Quelle mécanique inédite ! La chenille se reforme. Le D30 démarre avec un peu de ventoline, c’est qu’il a l’âge de ses artères, le bougre!

Après Lalourette, Laffiteau, Saint-Ignan. Deux troupeaux de vaches laitières, Holstein, Montbéliardes, et quelques Normandes semblent admirer avec placidité l’insolite cortège fumant, pétaradant et scintillant.

Avant d’attaquer la terrible côte du Bois d’Espagne, les tracteurs se regroupent. La traction menée avec grande douceur par Philippe avance, silencieuse et souple comme le félin. La première, non synchronisée, aura toujours été passée avec délicatesse. Il est presque 18h, le monde est au balcon, le passage du détachement infernal est annoncé et c’est victorieux qu’il atterrit dans les artères de Villeneuve de Rivière. Grands coups de cornet devant chez Philippe avant de passer en grande pompe dans la zone industrielle. Il avait été question de faire une virée d’honneur à Saint-Gaudens et le petit détachement qui avait entamé une percée sur la 117 rebrousse chemin. L’arrivée triomphale a lieu à 18h15 dans la cour de José.

56 km ont été parcourus. Gilbert et ses deux chauffeurs ramènent les tracteurs dans leurs pénates ainsi que Philippe et Renè, lui à Izaourt. Hervé et la prisonnière repartent à Ausson. La jeune Jersiaise sera bientôt libérée de sa dure journée. L’équipe Miquel charge les Mannheim sur le porte char et dans le poly benne.

Les clameurs ne se sont pas tues pour autant. Le repas du soir attend tous les convives dans le garage de José. Les discussions reprennent de plus belle entre les mets remarquablement préparés par Philippe et ses colistiers. De ci de là, il se parle de tracteurs à chenilles Caterpillar, des différents manifestations à venir, de l’industrie du caoutchouc, du circuit parcouru….Le mauvais temps du matin avait été bien vite oublié.

D’un air naïf un invité demandait ; des pistons ou de leurs propriétaires, qui sont les plus fous ?

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L'invincible cohorte.                      José juché sur son SOM.          La vache et le prisonnier.
L'invincible cohorte.                      José juché sur son SOM.          La vache et le prisonnier.
L'invincible cohorte.                      José juché sur son SOM.          La vache et le prisonnier.

L'invincible cohorte. José juché sur son SOM. La vache et le prisonnier.

La traction, quelle attraction!      Cruchaud épouvanté par l'immense Farmall!
La traction, quelle attraction!      Cruchaud épouvanté par l'immense Farmall!

La traction, quelle attraction! Cruchaud épouvanté par l'immense Farmall!

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commentaires

B
Bonjour à José de la part de Jean-Yves (de la Normandie du nord) :-) Je vois que le Farmall roule toujours la couleur ne le gêne pas :-) cordialement et bonjour aux copains.......... jean-Yves
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